La société civile nigérienne traverse-t-elle une crise? Bat-elle de l’aile en ce moment? Oui si on en croit les attaques dont certains de ses leaders emblématiques font l’objet depuis un temps, surtout après de l’échec de la journée ville morte lancée par le Collectif Résistance Citoyenne pour “ restaurer la démocratie” au Niger.
Bouc émissaire
Des personnalités comme Nouhou Mahamane Arzika, doyen de la lutte citoyenne, font l’objet d’attaques en règles via les médias proches de l’opposition, notamment le FA-Lumana de l’ancien président de l’Assemblée Nationale. Le tort, si tort il y en a, de Nouhou est de s’être desolidarisé du Collectif pour ses revendications jugées trop partisanes. Le collectif Résistance Citoyenne est en effet purement et simplement devenu le prolongement de la Coalition pour l’Alternance 2016, la principale coalition au régime du président Mahamadou Issoufou, mettant en danger la crédibilité de l’ensemble des structures de la société civile nigérienne Mais peut-on en vouloir à un acteur, à une structure de participer à une lutte contre son gré, contre ses convictions profondes, une lutte surtout vouée à l’échec comme l’atteste les faits, une lutte dont même la COPA a abandonné?
Inutile de dire que celui qu’on appelle Amalé (dromadaire), non seulement pour sa corpulence, mais aussi pour son endurance, a connu tous les régimes post-conférence nationale à nos jours. Il a éé de toutes les luttes pour l’émancipation du peuple nigérien. Inutile aussi de dire que Nouhou Mahamane Arzika, n’a pas sans langue dans son poche. “Ma structure n’est ni à la solde d’un parti politique, ni à la solde de la coalition au pouvoir encore moins à la solde de la COPA 2016 et je refuse de sous-traiter ce combat” explique le leader du Mouvement pour la Promotion de la Citoyenneté Responsable (MPCR), accusant au passage les proches du leader du FA-Lumana M. Hama Amadou des attaques dont il fait l’objet. La lutte citoyenne est de plus en plus détournée de ses vrais objectifs pour servir des intérêts partisans, des intérêts politiques déplore le doyen de la société civile dont la mobilisation contre la vie chère en 2005 à travers la Coalition équité, qualité et lutte contre la vie chère avait drainé des milliers de manifestants principalement à Niamey. Il avait justement en face de lui à l’époque l’actuel leader de l’opposition M. Hama Amadou, tout puissant premier ministre du président Tanja Mamadou. Les deux hommes (Hama Amadou et Nouhou Arzika) ne se sont jamais d’ailleurs portés sur le cœur.
Le chantage comme méthode de lutte
Pour discréditer Nouhou Arzika, certains n’ont pas hésite à brandir des documents à travers lesquels le MPCR a reçu des fonds hauteur de 16 millions dans le cadre de l’information et de la sensibilisation sur les activités de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et de la Poste (ARTP) . “ Je n’ai de compte à rendre à personne. Tout ce que nous fait est légal. Nous n’avons rien n’à cacher, rien à nous reprocher. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons laissé des traces, des documents en bonne et due forme” répond-t-il à ses détracteurs qui tentent vainement de le noyer. “Si je suis un homme corrompu, la moitié de Niamey m’appartiendrait “ ironise Nouhou, tout en gardant la tête haute et plus que jamais décider à ne pas céder au chantage…
Mémoire vivante de la société civile nigérienne, M. Nounou Mahamane Arzika connait en tout cas tous les acteurs civiles, politiques et même militaires de la scène nationale. Si “le Sanoussi Jackou” de la société civile a décidé de prendre ses distances, toutes ses distances avec la lutte actuellement menée par le Collectif Résistance Citoyenne c’est bien en connaissance de cause et par expérience. L’homme n’a peur de rien et de personne, si ce n’est le bon Dieu et ses détracteurs le savent mieux que quiconque. Et vouloir à un homme pour ses propres échecs relève tout simplement de l’incompétence et de la démission Seuls ceux ont qui engagé leurs structures dans cette aventure en porte la responsabilité.
Maaroupi Elhadji Sani