L’acquisition de la nationalité ivoirienne par l’ex-président burkinabè en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014 est confirmée par un décret publié dans le journal officiel ivoirien que citent les médias ivoiriens.
Selon ces médias, Blaise Compaoré avait fait la demande de la nationalité ivoirienne et l’a finalement obtenue.
« M. Compaoré Blaise, né le 3 février 1951 à Ouagadougou (…) est naturalisé ivoirien », établit le décret publié dans le journal officiel ivoirien le 18 janvier 2016, mais rapporté par les médias ivoiriens mardi.
Ce décret, signé par le président ivoirien Alassane Ouattara, est cependant daté du 17 novembre 2014, soit moins d’un mois après la chute de M. Compaoré le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire, à l’issue de 27 ans de règne.
François Compaoré, le frère cadet de Blaise, a également demandé et obtenu la naturalisation ivoirienne, selon le journal officiel.
M. Ouattara avait qualifié en décembre dernier la présence de son invité de « tout à fait normale », vantant « l’excellente relation de fraternité et de coopération » entre les deux pays voisins.
M. Compaoré, inculpé d’attentat contre la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinat et complicité de recel de cadavre, est visé depuis décembre 2015 par un mandat d’arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara.
« Parmi les causes qui peuvent entraîner le refus d’extradition il y a par exemple la peine de mort » requise par le code pénal burkinabè pour la complicité d’assassinat, avait souligné le commissaire du gouvernement du Burkina, le lieutenant-colonel Norbert Koudougou.
« Rien que pour cette raison, la Côte d’Ivoire pourrait en venir à refuser l’extradition », avait expliqué l’officier.
Thomas Sankara et 12 de ses compagnons ont été tués le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat qui porta Blaise Compaoré au pouvoir.
AFP