La déclaration rendue publique par le Font patriotique et républicain, l’opposition nigérienne ce Mardi 20 Octobre, est la manifestation la plus achevée de sa mauvaise foi. Au moment où les instances chargées de la question électorale vaquent normalement à cette préoccupation, les opposants affichent au grand jour ce que tout le monde les soupçonne depuis leur série de récusations.
Cette déclaration vient de consacrer l’auto récusation de l’opposition de la prochaine élection. Pour s’en convaincre, tenez bien :
« Persuadé que seul le consensus politique est gage de la sérénité des opérations électorales et de la stabilité post électorale, le FPR rappelle que ses exigences pour la transparence et la sincérité des scrutins restent et demeurent :
L’audit du fichier électoral.
La récusation des membres de la Cour Constitutionnelle actuelle du Niger.
Le fonctionnement de la CENI.
Le respect des séquences traditionnelles des scrutins. »
Qu’est-ce à dire ? L’ARDR se trouve véritablement dans une impasse. Comment en ce moment précis vouloir encore perdre du temps si tant est que cette opposition voudrait faire aboutir l’alternance par les urnes ? Comment admettre des conditions impossibles à satisfaire dans la mesure où personne n’a de réponses à certaines de ces exigences ?
Mais au moins cette déclaration a le mérite d’indiquer clairement les réelles intentions du FPR qui voudrait provoquer la chienlit dans le pays pour comme dirait un confrère « forcer l’alternance ». En tant qu’opposition elle est dans son rôle.
Certes nous sommes en politique, mais que l’opposition dans cette déclaration se laisse influencer par les avocats de Hama Amadou et Mahamane Ousmane, c’est assez ahurissant. On le sait, Me Jacques Vergès a créé le concept de la « défense de rupture » c’est-à-dire cette façon de vouloir quitter le terrain judiciaire pour médiatiser un procès en cherchant la sympathie de l’opinion.
Mais nous constatons que Mahamane Ousmane a épuisé toutes les voies de recours. Pire Me Souley Oumarou l’a éconduit jusqu’à la CEDEAO ! Et même l’opinion a pris acte lorsqu’elle a vu Ousmane lancé son comité de soutien COMO, un aveu de son revers judiciaire. Mais dans cette déclaration du FPR, c’est une autre version de cette affaire qui est servie aux militants pour le besoin de la subversion.
Quant au cas Hama Amadou dont on annonce que tout est fin prêt pour sa rentrée, c’est également une autre affaire de justice. En laissant Hama fuir et rester pendant un à l’étranger, l’opposition prend les nigériens pour des stupides pour penser qu’ils allaient s’apitoyer sur le sort d’un supposé trafiquant d’enfants. Le mandat d’arrêt contre lui est une réalité et l’Etat du Niger est en ce moment un Etat digne de ce nom pour faire montre de faiblesse en cas de défiance.
Le président Bazoum l’a dit, l’éthique exige que tout homme dans une sale affaire à la place de Hama Amadou aurait agi en allant purement et simplement devant le juge au moment opportun. Dans ce sens, c’est encore plus simple lorsqu’on sait qu’un simple test ADN aurait définitivement fixé tout le monde sur cette affaire. Mais comme on voudrait perturber la stabilité du pays, il fallait recourir à la facilité en amenant le problème dans la rue.
Autant l’ancien magistrat, M. Soly Abdrahamane a vu juste en disant très tôt aux nigériens que l’opposition œuvre pour justifier une éventuelle défaite électorale, autant Moussa Aksar a raison lorsqu’il dit en parlant de la récusation de la Cour Constitutionnelle : « Cette récusation est tout simplement grotesque et ridicule et témoigne des intentions de l’opposition de ne pas participer aux prochains scrutins. Mais le prétexte est mal trouvé. »
Tiemago Bizo