Le plan quinquennal : un atout majeur de la gouvernance chinoise

Le secrétaire général Xi Jinping a souligné : « L’élaboration scientifique et la mise en œuvre successive des plans quinquennaux constituent une expérience essentielle de notre Parti dans la gouvernance du pays et un avantage politique majeur du socialisme à caractéristiques chinoises. » Le plan quinquennal représente en effet un avantage éminent de la gouvernance chinoise. Grâce à sa planification et à son application continues, notre Parti peut mieux saisir l’initiative historique, maintenir une constance stratégique, une vision d’ensemble et une détermination à long terme, et ainsi promouvoir sans relâche la modernisation à la chinoise.

 

Un mode essentiel de création du miracle du développement chinois

 

En rétrospective, depuis la fondation de la République populaire de Chine, notre Parti a conduit le peuple dans une lutte acharnée, créant un miracle de développement sans précédent dans l’histoire humaine — le plus vaste, le plus rapide et le plus durable.

De 1952 à 2024, le PIB chinois a affiché une croissance annuelle moyenne de 7,9 %, accompagnée de progrès remarquables dans les domaines économique, politique, culturel, social et écologique.

En quelques décennies seulement, la Chine est passée d’un pays extrêmement pauvre et arriéré à un pays dont le revenu par habitant dépasse 13 000 dollars, dont la valeur ajoutée manufacturière représente près de 30 % du total mondial, et dont la puissance nationale globale figure parmi les premières au monde — un exploit unique dans l’histoire de l’humanité.

 

L’une des raisons fondamentales de ce miracle réside dans l’avantage institutionnel du plan quinquennal sous la direction unifiée du Parti. Depuis 1953, la Chine a élaboré et mis en œuvre 14 plans quinquennaux, et entamera en 2026 le 15ᵉ plan quinquennal.

Bien que le concept ne soit pas d’origine chinoise, aucun autre pays n’a su le maintenir aussi longtemps ni en tirer de tels résultats.

Alors que de nombreux pays en développement avaient adopté, après la Seconde Guerre mondiale, des plans quinquennaux pour promouvoir leur industrialisation — avant d’y renoncer pour diverses raisons —, la Chine, elle, a su innover et adapter ce modèle en l’intégrant à l’économie socialiste de marché.

 

Entrée dans une nouvelle ère, la Chine a fait du plan quinquennal une feuille de route stratégique articulant les étapes successives de la modernisation à la chinoise. Cette réussite fait du modèle chinois de planification un exemple internationalement reconnu, suscitant l’intérêt et l’admiration du monde entier.

 

La modernisation à la chinoise — guidée par le Parti communiste chinois — est une modernisation consciente, planifiée et ordonnée.

Du premier au cinquième plan, la Chine a construit un système industriel et économique complet et indépendant.

Du sixième au treizième plan, elle a réalisé une société de moyenne aisance, atteignant le premier objectif centenaire.

Selon la stratégie des « deux étapes » définie par le XIXᵉ Congrès du Parti :

 

D’ici 2035, à travers trois plans quinquennaux, la Chine réalisera fondamentalement sa modernisation socialiste ;

 

D’ici le milieu du siècle, à travers trois autres plans, elle deviendra un grand pays socialiste moderne, prospère, démocratique, harmonieux et beau.

 

Le 14ᵉ plan quinquennal a déjà posé des jalons solides vers ce second objectif centenaire.

 

Un mécanisme de gouvernance pour atteindre les objectifs nationaux

 

La Chine dispose d’une puissante capacité de gouvernance nationale, lui permettant de choisir la bonne direction, de définir des objectifs rationnels et de mobiliser efficacement les ressources sociales pour les atteindre.

 

Le plan quinquennal se distingue par sa vision à long terme, son ajustement progressif et sa continuité. Chaque plan combine des objectifs maintenus, ajustés ou nouveaux, assurant une cohérence historique tout en s’adaptant au contexte.

Comme l’a remarqué le lauréat du prix Nobel Robert Engle :

 

« Tandis que la Chine prépare le plan pour la prochaine génération, les États-Unis ne planifient que la prochaine élection. »

 

Le processus d’élaboration d’un plan quinquennal combine conception de haut niveau et consultation populaire, incarnant la démocratie populaire intégrale.

Depuis le 14ᵉ plan, la Chine recueille en ligne les propositions des citoyens dès la phase de rédaction : pour le 15ᵉ plan, cette consultation a été avancée de trois mois, totalisant plus de 3,1 millions de contributions.

Cette démarche ouverte, participative et délibérative permet de forger le plus large consensus possible et de refléter la vision commune du peuple.

 

L’exécution du plan s’appuie sur un mécanisme d’évaluation et de responsabilité rigoureux : objectifs décomposés, suivi dynamique, évaluation intermédiaire, supervision, audits, etc.

Les ressources publiques — humaines, financières et matérielles — sont prioritairement orientées vers les projets stratégiques du plan.

Ainsi, le principe « les projets suivent le plan, les ressources suivent les projets » assure la cohérence et l’efficacité de la mise en œuvre.

 

Grâce à cette méthode, la Chine a atteint un grand nombre d’objectifs malgré les incertitudes mondiales et la pandémie.

Par exemple, durant le 14ᵉ plan, huit (8) indicateurs ont dépassé les attentes et plus de 5 000 grands projets ont été réalisés, tout en réduisant l’intensité énergétique du PIB de 11,6 % en quatre ans, soit 1,1 milliard de tonnes de CO₂ en moins.

Ce contraste est frappant avec les pays occidentaux, où les promesses électorales sont souvent restées des slogans de campagne sans réelle exécution.

 

 La « main visible » de l’allocation des ressources

 

L’expérience a montré que la planification à moyen et long terme permet à la fois de laisser jouer le marché et de mieux faire jouer le rôle du gouvernement.

Dans une économie socialiste de marché, le plan quinquennal est un instrument macro-stratégique et indicatif, non un plan directif microéconomique. Il corrige les défaillances du marché sans le remplacer.

 

Le plan quinquennal exerce trois fonctions principales :

 

Fonction de contrainte dans l’allocation des ressources publiques (définition des priorités et des volumes de biens publics) ;

 

Fonction d’orientation pour les ressources sociales, en canalisant les forces du marché vers les objectifs nationaux ;

 

Fonction de stabilisation des anticipations, en offrant un cadre politique clair et durable pour les acteurs économiques.

 

La Chine sait concilier rationalité à court terme du marché et rationalité à long terme du plan, micro-gestion du marché et macro-gestion du gouvernement.

Les succès spectaculaires dans des secteurs comme le photovoltaïque, les drones, la 5G ou les véhicules électriques reposent autant sur la concurrence libre des entreprises que sur la planification stratégique nationale en matière d’infrastructures et de politiques industrielles.

 

La planification contribue également à l’équilibre macroéconomique, en ajustant l’offre et la demande globales pour éviter les crises cycliques.

Ainsi, la réforme structurelle du côté de l’offre et la stratégie d’expansion de la demande intérieure, inscrites dans les plans récents, ont permis de maintenir la stabilité et de renforcer la résilience de l’économie chinoise.

 

 Le rôle stratégique du plan dans la gouvernance macroéconomique

 

Le secrétaire général Xi Jinping a souligné la nécessité de renforcer le système de planification nationale et de coordonner la planification avec les politiques budgétaires et financières, afin d’accroître son rôle de guidage stratégique.

 

Le XXᵉ Comité central a précisé dans sa troisième session plénière la volonté de perfectionner le système national de planification et de coordination des politiques.

Le plan quinquennal joue ici un rôle central : il intègre les politiques publiques, évite la fragmentation et assure la cohérence entre les différents niveaux de planification (nationale, provinciale, locale).

Il renforce également la cohérence des politiques macroéconomiques (fiscales, monétaires, industrielles, foncières, etc.), évitant les contradictions et amplifiant les effets de synergie.

 

Grâce au mécanisme de planification de long terme et d’ajustement de court terme, la Chine peut lisser les fluctuations économiques, renforcer la prévisibilité et la stabilité de sa croissance.

Ainsi, face au ralentissement de 2024, le gouvernement a su mobiliser rapidement un ensemble de mesures, dont plusieurs étaient déjà prévues dans le 14ᵉ plan, réalisant une croissance de 5 % et prouvant la flexibilité du système.

 

Ce pilotage à long terme permet à la Chine de maintenir une stabilité macroéconomique remarquable, contrastant avec les changements de cap fréquents dans certaines démocraties occidentales, où chaque alternance politique entraîne la remise en cause des politiques précédentes.

 

Conclusion

 

Le plan quinquennal constitue un pilier fondamental de la gouvernance chinoise et un avantage institutionnel décisif.

Il transforme la supériorité du système socialiste à caractéristiques chinoises en efficacité de gouvernance, soutenant la modernisation du pays et l’amélioration continue de ses capacités administratives.

 

À l’échelle mondiale, la Chine a démontré qu’il est possible d’unir socialisme et économie de marché à travers un modèle de planification unique, fournissant au monde l’expérience chinoise, la sagesse chinoise et la solution chinoise pour un développement plus stable et plus équitable.

Auteur : Yan Yilong

Source : Qiushi, n°20, 2025, 16 octobre 2025