Les graves inondations causées par les fortes précipitations continuent de causer provoquer d’importants dégâts sur l’ensemble du territoire national. Le bilan en perte de vies humaines s’est alourdi. À la date du 12 août 2024, on comptait 129 décès, 126 blessés, plus de 28 000 ménages sinistrés, 23 619 maisons effondrées à travers le pays et la perte de 16 000 têtes de bétail. Dans la région de Tahoua, les fortes précipitations ont emporté deux véhicules, transportant des passagers revenus d’un marché rural. 54 personnes ont perdu la vie par noyade.
Presque récurrentes chaque année, ces inondations viennent rappeler à tous, l’impérieuse nécessité de s’adapter, en anticipant les risques face aux aléas climatiques.
Les inondations sans précédent et dévastatrices enregistrées ces dernières semaines dans le pays, sont également le reflet d’un changement climatique qui entraîne malheureusement des pluies torrentielles et des dommages colossaux.
En l’état actuel, toutes les régions du Niger sont touchées par ces inondations qui ont ravagé des habitations, du bétail et occasionné des pertes en vies humaines. De plus, des dégâts sur des infrastructures routières ont également été signalés.
Dans un communiqué rendu public le 18 août dernier, le ministère des transports et de l’équipement fait cas des dégâts occasionnés par les fortes pluies sur divers axes routiers. Il s’agit de la route Niamey-Dosso au PK 13+400 à partir du rond-point Sixième à l’entrée du village Sorey, la route Niamey-Kollo au PK 19+600 au niveau du village N’dounga et la route Niamey-Filingué au PK 9+600 à partir du rond-point Wadata en allant vers Hamdallaye. Ces axes routiers sont en effet submergés par les eaux pluviales.
À cela s’ajoute le risque majeur de la montée des eaux du fleuve Niger qui tendent vers le seuil dangereux, c’est-à-dire le niveau d’alerte rouge. Selon Maigary Issoufou, hydrologue au centre AGRHYMET (Centre Climatique Régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel ), à la date du 18 août 2024 à 16h00 plus précisément, la côte du fleuve Niger à Niamey a atteint 600 cm, au dessus du zéro de l’échelle, soit une hausse de 3 cm depuis le matin vers 12h00 où il était à 597 cm. Cette hausse, fait noter l’expert, montre que l’on est à 20 cm du franchissement de la côte d’alerte rouge qui est de 620 cm.
Une situation qui doit interpeller les autorités à prendre des dispositions idoines, notamment à l’endroit des populations riveraines en particulier dans un contexte où les conditions météorologiques restent encore favorables au développement de systèmes pluvio-orageux sur les zones du fleuve.
Cela soulève du coup, toute la problématique de l’impact du changement climatique sur les communautés. C’est à ce titre que l’adaptation ainsi que l’anticipation face aux effets néfastes du dérèglement climatique s’avèrent impérieuses. Il faut agir en amont, afin d’éviter les surprises désagréables.
Pour ce faire, les autorités ont la lourde responsabilité de mettre en œuvre des politiques stratégiques de développement qui tiennent compte du contexte actuel de changement climatique.
Déjà en mai dernier, les prévisions saisonnières 2024 de la direction de la météorologie nationale du Niger annonçaient une pluviométrie excédentaire à normale, sur l’ensemble de la bande agro-pastorale avec des précipitations dépassant les moyennes historiques. Il était justement question de prendre des dispositions idoines, à l’effet de limiter les dégâts tant matériels qu’humains.
Au regard de la recrudescence des phénomènes extrêmes liés au changement climatique, à l’image des graves inondations, l’attitude des uns et des autres seraient de s’y adapter en anticipant les conséquences sur les populations. Ce qui permettra, à coup sûr, de limiter les dégâts quels qu’ils soient.
Koami Agbetiafa