Sans prendre des gants, la nouvelle patronne de la société nigérienne d’électricité a dressé, au cours de la semaine écoulée, une situation peu reluisante de la Nigelec. Une situation qui s’apparente ni plus ni moins à un véritable cri de détresse au moment où cette société affiche un déficit se chiffrant à quelques 15 milliards de francs CFA au titre de l’année 2023.
La directrice générale de la Nigelec a évoqué les conséquences de la suspension des lignes d’interconnexion avec le Nigeria comme étant la principale raison de ce bilan chaotique. La Nigelec dans son fonctionnement normal a toujours tiré sa desserte en courant électrique depuis le Nigeria. Ce sont principalement tous les grands centres urbains du Niger qui utilisent l’énergie électrique en provenance du Nigeria, à savoir Maradi, Tahoua, Zinder, Dosso, Niamey et Tillaberi.
Depuis le putsch militaire du 26 juillet 2023, le Nigeria a coupé la fourniture de l’électricité au Niger, l’obligeant à mobiliser toutes les réserves froides disponibles, c’est-à-dire les groupes électrogènes des centrales électriques pour assurer la continuité des services. Une situation particulièrement sensible pour les caisses de la nigérienne d’électricité, du fait de la grande consommation en carburant qui pèse très lourd sur ses charges de fonctionnement.
Et si la situation perdure, alerte la directrice générale de la Nigelec, la société aura à faire face à un déficit beaucoup plus important que celui de 15 milliards de Fcfa pour l’année 2023. Ainsi, pour l’année 2024, des prévisions plus catastrophiques, à hauteur de plusieurs dizaines des milliards de Fcfa sont attendues. Ce sont toutes les institutions nationales, les hôpitaux, les unités industrielles, entre autres qui ont suivi avec une grande angoisse, la communication de la Directrice générale de la Nigelec.
Fluide de tous les services, l’énergie électrique est le moteur de l’économie. Raison pour laquelle le gouvernement doit faire vite pour apporter la réponse appropriée à cette grande préoccupation exprimée par la patronne de la nigérienne de l’électricité. En somme, une situation peu reluisante de la nigérienne de l’électricité qui relance le débat sur la question du retrait du Niger de la CEDEAO.
Pour faire vite, pour éviter un black-out général sur le pays et un effondrement de l’économie nationale, il n’y a plus que deux solutions. Soit le Niger négocie avec les partenaires pour l’installation des centrales électriques clés en main ou recourir à la diplomatie nationale afin de reprendre langue avec le Nigeria et négocier des accords bilatéraux devant permettre le rétablissement rapide des lignes d’interconnexion.
Ibrahim Elhadji dit Hima