Nuages de fumée, sirène des pompiers, cris des gens à peine sortis de leur sommeil, bruits des engins conduits à toute allure sans aucun respect du code de la route, le tout sous les retards des badauds, les uns plus sympathiques que les autres. Tel est le spectacle qui s’est offert aux premières heures de la journée du samedi 10 février 2024 autour du marché central de l’arrondissement communal Niamey V. Et pour cause ! Un incendie déclaré au cœur de ce vaste centre commercial qui a perturbé la sieste et le sommeil des commerçants et riverains du marché Haro Banda, situé non loin du principal rond-point de la commune.
L’origine du sinistre reste inconnue. Mais plusieurs témoignages pointent du doigt un court-circuit né des branchements anarchiques des files électriques d’une boutique à une autre. Ce que le Gouverneur de la Région de Niamey, le Général de Brigade Assoumane Abdou Harouna a qualifié de « branchements électriques sauvages ». Selon plusieurs témoignages, le feu serait parti d’un court-circuit qui aurait pris naissance dans une autre boutique avant de se propager sur les autres boutiques du marché. Les sapeurs-pompiers qui se sont transportés sur les lieux du sinistre ont eu du mal à déployer leurs matériels pour circonscrire les feux. Face aux « soldats des feux », des commerçants alertés ont investi les lieux, accompagnés des membres de leurs familles, pour tenter de sauver ce qu’ils peuvent des contenus de leurs boutiques. Les badauds qui se sont déployés en nombre tentent quant à eux de profiter de la situation. Pour autant, un désordre total s’est installé aux abords et à l’intérieur du marché.
En effet, à l’instar des autres marchés modernes de la capitale, celui de la Rive droite situé au quartier Karadjé n’échappe pas à l’occupation anarchique des espaces. Elle reste visible par tout visiteur et se traduit par l’occupation des voies et autres passages piéton au sein dudit marché. Conséquences ? Plusieurs boutiques remplies de marchandises, dont de vivres ainsi que des sommes d’argent parties en fumée. Certains témoignaient même de l’existence des stocks de marchandises constitués à la veille du mois de Ramadan consumés par les feux et/ou emportés par des badauds qui ont envahi les lieux, que les Forces de défense et de sécurité, déployées très tôt sur les lieux du sinistre, ont eu du mal à contenir. Face à la confusion qui s’est ainsi installée, suivie des actes de vandalismes, le marché est resté fermé tout au long de la journée du samedi 10 février 2024 avec toutefois des entrées filtrées à certains endroits.
L’ampleur des dégâts causés par le feu a motivé le déplacement des autorités régionales et communales de Niamey, lesquelles ont tenu à être au chevet des commerçants sinistrés pour leur témoigner de leur solidarité.
Pour mémoire, l’arrondissement communal Niamey V dispose de deux marchés modernes dont celui de Saguia (très peu occupé) et celui du rond-point, qui reste encore le principal, avec cependant des capacités d’accueil limitées. En outre, de nombreux marchés traditionnels existent et favorisent les échanges au niveau des quartiers et villages. Il existe aussi un marché fluvial qui demande un aménagement approprié plus un parking des gros porteurs.
Almoustapha Aboubacar