La problématique de la gestion des ordures ménagères dans la ville de Niamey constitue un vrai casse-tête à la fois pour les citoyens que pour la mairie. Un défi majeur pour les autorités municipales qui, selon beaucoup de citoyens, ne font pas assez pour lutter contre l’insalubrité du fait de la mauvaise gestion des ordures dans la ville.
À Niamey, le faible taux de collecte d’ordures favorise l’installation de dépotoirs sauvages dans les quartiers et par ricochet, la montée de l’insalubrité. Un avis que partage largement Nasser, commerçant au marché Djamadjé de Niamey.
‹‹ A mon avis, le travail de la mairie ne doit pas se limiter à la collecte des taxes, elle doit aussi s’occuper des problèmes de l’insalubrité grandissante un peu partout dans les quartiers de Niamey avec la présence de dépotoirs sauvages ››.
Selon Mr Labo Moutari, chef service hygiène et assainissement à l’arrondissement communal Niamey 2, la problématique de la gestion des ordures ménagères relève surtout du manque de la culture d’hygiène au niveau de la population. Cela est dû au fait que les citoyens ne respectent pas les consignes et les différentes sensibilisations faites à cet effet. Le constat en général est que les parents laissent les enfants s’occuper des déchets ménagers. ‹‹ À chaque fois, s’il y a un dépotoir dans un quartier, ceux qui les fréquentent ce sont de petits enfants. C’est eux qui sont envoyés pour verser les ordures. Ce qui voudra dire que même à l’intérieur des maisons, aucun adulte ne s’y intéresse ››, révèle M. Labo Moutari.
C’est d’ailleurs ce qui fait qu’en période de saisons pluvieuses, les caniveaux sont jonchés d’ordures ménagères, comme l’explique le responsable d’hygiène et assainissement de Niamey 2.
Qu’en est-il de la collecte des ordures ?
En 2017, une étude du ministère de la ville et de la salubrité urbaine indique que le taux de collecte des déchets urbains représente moins de 20% de la production totale dans les villes. Un taux largement inférieur pour une démographie galopante dans la ville de Niamey.
À dire vrai, ce n’est pas de système de collecte des ordures ménagères qui manque. Bien entendu, il existe dans divers quartiers de la capitale, des systèmes de collecte des déchets ménagers plus ou moins formels ou organisés. Des ramasseurs d’ordures qui viennent munis de charrettes pour ramasser les ordures ménagères, moyennant une somme allant de 100 francs CFA à 300, voire 500 francs, selon la quantité d’ordures. Mais, toujours est-il que ces systèmes de collectes ne couvrent qu’une partie des ménages de Niamey.
Un problème dont est conscient le responsable du service d’hygiène et assainissement de Niamey 2. Selon Labo Moutari, ‹‹ c’est maintenant que la ville de Niamey s’achemine vers la mise en place d’un véritable système de collecte grâce au projet PUDIREM ››. Ce projet, explique t-il, est en train d’accompagner la ville de Niamey sur la mise en place de différents centres de collecte et de trie. Au finish, les déchets transformables vont être acheminés vers le nouveau centre situé à Boubon où l’on pourra arriver à la production du compost ou le recyclage des déchets plastiques. Il ne reste qu’à souhaiter la réalisation dudit projet pour aboutir à une bonne gestion des déchets urbains.
Par-dessus tout, un changement de comportement s’impose à nous tous, surtout lorsqu’il s’agit de la salubrité. Certes, il existe une loi sur la gestion des déchets dans la ville de Niamey ou encore le code d’hygiène publique qui date de 1993 (ordonnance n°93-13 du 2 mars), mais il importe plutôt d’amener les populations à prendre conscience de la question de l’insalubrité et d’agir pour un environnement sain et viable pour tous.
Koami Agbetiafa