La période de l’harmattan est généralement caractérisée par un vent sec et froid, accompagné d’une brume de poussières en suspension dans l’air. D’après les pneumologues, l’exposition à cette brume de poussières contenant des particules fines hétéroclites peut entraîner un certain nombre de désagréments au niveau des voies respiratoires avec des risques majeurs de contracter plusieurs pathologies respiratoires.
Les maladies respiratoires se définissent comme étant des pathologies affectant les voies de passage de l’air, notamment les voies nasales, les bronches et les poumons. D’où la dénomination de maladies respiratoires.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de nos jours, les affections respiratoires chroniques constituent un véritable problème de santé publique, car causant des millions de décès chaque année dans le monde. ‹‹ Les infections des voies respiratoires basses (trachée, bronches, alvéoles pulmonaires) demeurent la maladie transmissible qui fait le plus de morts et se place au 4ème rang des principales causes de mortalité dans le monde ››, explique l’Agence onusienne en charge de la santé (OMS).
Facteurs de risques
Sur la question, Dr Soumana Alphazazi, médecin pneumologue à Niamey fait noter que ‹‹ le vent de l’harmattan s’accompagne de la poussière, transporte des saletés en petites particules appelées les germes et les allogènes qui peuvent aisément rentrer dans les yeux, traverser les narines pour arriver dans l’organisme ››.
En 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé estime à 4,2 millions, le nombre de décès prématurés, provoqué par la pollution de l’air ambiant dans le monde. Cette mortalité, précise l’agence onusienne, est « due à l’exposition aux particules fines se trouvant dans la poussière et qui sont à l’origine de plusieurs maladies respiratoires, cardiovasculaires ainsi que des cancers ».
En ce sens, les climatologues soulignent que « la poussière de l’harmattan est généralement composée de particules végétales (herbes, fleurs sèches…), animales (plumes d’oiseaux, déchets de toute sorte), de microbes, de virus, de parasites, de champignons microscopiques ». Ces particules fines en suspension dans l’air sont inhalées à travers les narines pour atteindre les bronches, puis les poumons avant d’affecter l’organisme.
Voilà qui explique la recrudescence des maladies respiratoires dans nos pays, pendant la période de l’harmattan qui part de novembre à février de chaque année.
Il convient de noter que les poumons sont en principe dotés de mécanismes les permettant d’éliminer les particules de poussière ayant pénétré dans l’appareil respiratoire. Toutefois, renseignent les pneumologues, « s’il arrive que les poumons sont surchargés parce qu’ils sont exposés à trop de poussières, il est évident que ceux-ci ne pourront plus procéder à l’épuration au niveau des voies respiratoires ». Cet état de fait peut entraîner la survenance de plusieurs maladies respiratoires, telles que le rhume, la grippe, l’asthme, la pneumonie, la bronchite, la tuberculose, le cancer du poumon et bien d’autres.
Ces pathologies peuvent affecter tout le monde, y compris les enfants. D’où la nécessité de prendre des précautions pour se mettre à l’abri, durant cette période.
Quelles précautions à prendre ?
Il s’agit bien évidemment des mesures individuelle et ou collective à prendre afin de prévenir la survenance de maladies respiratoires, pendant les périodes de l’harmattan. En ce sens, Dr Soumana Alphazazi préconise « le port de bavette ou de cache-nez afin d’empêcher le passage de la poussière dans les narines ». Pour rappel, le port des bavettes a beaucoup servi lors de la pandémie du COVID-19 et cela a contribué à freiner la transmission de cette maladie qui a occasionné des milliers de décès dans le monde. Ensuite, « le lavage des mains qui constitue un geste simple mais qui peut sauver des vies », ajoute-t-il.
Durant cette période particulière, le médecin pneumologue recommande à l’endroit des parents de toujours « habiller les enfants avec des vêtements épais et les mettre à l’abri de la poussière ».
Par dessus tout, les précautions à prendre contre les maladies respiratoires passent nécessairement par une bonne hygiène du corps ainsi que la propreté de l’environnement dans lequel nous vivons. Il est important aussi de maintenir une bonne hygiène de vie tout autour de soi.
Du reste, en cas des premiers symptômes d’une quelconque maladie respiratoire, il faut surtout éviter l’automédication, comme le recommandent les médecins. Le mieux, c’est d’aller consulter un médecin et suivre le traitement adéquat.
Koami Agbetiafa