Au Niger, les inondations, au titre de la saison des pluies 2023, ont fait en fin septembre 2023, 51 morts et 78 blessés. Selon le bilan dressé par la ministre de l’Action humanitaire et de la Gestion de catastrophe, Mme Aïssa Lawan Wandarama à l’occasion de la célébration de la Journée de prévention des risques des catastrophes, célébrée le 13 octobre dernier, les dégâts humains font état de 19 185 ménages sinistrés, « ce qui représente un total de 161 647 personnes touchées par ces inondations », a-t-elle indiqué.
Les inondations ont également affecté les moyens de subsistances des populations en ce sens que 3 311 têtes de bétail, « y compris des volailles emportées par les eaux », a déploré la ministre de l’Action humanitaire, ajoutant que « les dommages aux infrastructures sont également significatifs avec 1994 murs détruits, 146 greniers et des pertes alimentaires de 3,9 tonnes ».
Les eaux n’ont pas épargné les infrastructures éducatives et sanitaires dans la mesure où 64 classes ont été inondées et 2 centres de santé endommagés. Les inondations ont affecté 43 départements, 107 communes et 614 villages ou quartiers. « Cela signifie que personne n’est à l’abri de ce fléau, quel que soit son lieu de résidence », a dit la ministre de l’Action humanitaire et de la Gestion de catastrophes.
Les caractéristiques de la saison des pluies 2023 dans les pays du Sahel ont été dévoilées lors du Forum sur les prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydro-climatiques de la saison des pluies pour les zones soudanienne et sahélienne (PRESASS), tenue à Niamey. Les experts des pays du CILSS (Comité permanent inter état de lutte contre la sécheresse au sahel) et de la CEDEAO (Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest) ont par ailleurs alerté sur les risques des inondations face auxquels ils ont recommandé de renforcer la communication des prévisions saisonnières et de leurs mises à jour, de renforcer la veille et les capacités d’intervention des agences chargées de suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires et de curer les caniveaux.
Pour rappel, la saison des pluies 2023, qui a connu un démarrage tardif dans certaines localités a été marquée par des séquences sèches longues. Les activités pluvio-orageuses se sont toutefois poursuivies jusqu’en octobre. Afin de soutenir la campagne agropastorale 2023-2024, des mesures d’accompagnement ont été initiées. Ces mesures ont porté essentiellement sur la mise en place des intrants (engrais, semences, pesticides et aliments bétail, etc.) et autres facteurs de production pour soutenir les producteurs. « Malgré les efforts des États et de leurs partenaires, la campagne a été marquée par l’accès limité aux intrants notamment les engrais, dont les prix sont restés élevés », a constaté la réunion de concertation technique du Dispositif régional de prévention et de gestion des crises alimentaires (PREGEC), tenue en septembre à Ouagadougou au Burkina Faso. Pour autant, la campagne agricole 2023 s’est soldée par une baisse de la production agricole qui doit interpeller les autorités compétentes à prendre des dispositions pour assister les populations dans cette épreuve.
Almoustapha Aboubacar