« Le phénomène d’homosexualité est une réalité au Niger. Il n’y a aucun doute, il prend de plus en plus des proportions inquiétantes », a dit Noura Rabo de l’Association des Clubs des Jeunes Musulmans du Niger, à l’occasion d’une conférence publique, organisée à l’Université de Niamey. Cette semaine, la page Facebook d’un groupe de réfugiés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) à Niamey a eu un effet viral sur les réseaux sociaux.
En 2016, la Commissaire de police, Madame Boubacar Hadiza rappelait le vieux souvenir de la brigade des mœurs où la police veillait véritablement à la promotion des bonnes mœurs dans la société, en décourageant les délinquants de tout acabit.
L’on a vu en effet à la télévision, Madame la commissaire et son équipe s’attaquer au trafic ou disons l’exploitation sexuelle des petites filles à Niamey. En effet, notre capitale comme toutes les grandes villes a ses rues de joie, ses « rues princesses ».
Le Conseil des ministres du jeudi 4 novembre 2021 avait instruit le ministre de l’Intérieur pour mener des enquêtes afin de sanctionner les auteurs, conformément à la loi en vigueur au Niger.
En dépit de cette posture du gouvernement, de plus en plus, l’attentat aux bonnes mœurs ou à la pudeur publique prend des proportions très inquiétantes sur les réseaux sociaux au Niger. L’on assiste dans le pays, à la promotion des sites de rencontres, des sextapes des lesbiennes nigériennes et pire, de la pornographie qui n’a rien à envier aux professionnels du film X !
A Maradi, le 20 Octobre dernier, les auteurs de la publication d’une vidéo érotique des lesbiennes, ont écopé d’une peine de 3 ans de prison ferme et de 1 à 3 millions d’amendes pour les 14 prévenus, apprend-on. Mais ce qui a été condamné ici, c’est « la diffusion de données par voie électronique de nature à troubler l’ordre public », un délit sévèrement réprimé par la loi sur la cybercriminalité.
Dans son point de presse, le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Maradi a clairement notifié que « les prévenues ne sont pas poursuivies pour leur orientation sexuelle ». Il ne faudrait donc pas en vouloir au procureur Daouda Mamane, en ce sens qu’au Niger, l’homosexualité n’est pas un crime.
Il n’y a pas de texte pénalisant ce phénomène. Ce qui a fait dire le président de l’Association des étudiants musulmans du Niger que notre pays est favorable à l’accueil des LGBT réprimés dans les pays voisins où leurs pratiques sont criminalisées.
« Sur 45 pays en Afrique sub-saharienne, 28 disposent encore de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité. Dans ces textes de loi et surtout le code pénal, cette orientation sexuelle est clairement définie comme une pratique contre-nature », peut-on lire sur le site de BBC Afrique.
Selon la même source : « Dans les pays majoritairement musulmans, la question de l’homosexualité s’aborde sous-cap et la raison est bien simple. « L’islam prévoie la sanction suprême – la lapidation à mort – pour toute personne pratiquant l’homosexualité » indique l’imam ivoirien Sékou Sylla ».
EMS
Niger Inter Hebdo N°87 du mardi 8 octobre 2022