Le ministre de l’action humanitaire et de la gestion des catastrophes M. Laouan Magagi, Président du Comité National sur l’Assurance Agricole Indicielle (CNAAI), a animé ce mercredi 12 octobre 2022, un point de presse afin d’entretenir l’opinion sur le nouveau système d’assurance agricole indicielle en gestation. En présence des autres membres du bureau du CNAAI, le ministre a mis en évidence les tenants et les aboutissants de ce système d’assurance agricole pour les producteurs.
Il s’agit pour le Président du comité national sur l’assurance agricole indicielle (CNAAI), le ministre Laouan Magagi de partager avec l’option les raisons qui ont poussé le gouvernement à mettre en place un tel système d’assurance agricole, synonyme de parapluie pour les producteurs agricoles, y compris les éleveurs et les pêcheurs. Le CNAAI est donc mis en place par le Premier Ministre, dans le cadre du processus de transfert des risques vers les producteurs.
Comme l’a déclaré le ministre dans son intervention, jusque-là le gouvernement et ses partenaires ne font qu’une contribution en nature aux ménages sinistrés. Ainsi, soucieux de mieux sécuriser les producteurs agricoles contre les aléas de toute sorte et pouvant endommager la production agricole, le gouvernement nigérien a ainsi élaboré depuis 2019, un processus de mise en place d’une ‹‹ assurance agricole ››. L’objectif visé par le gouvernement est de voir dans quelle mesure partager les risques et permettre aux producteurs agricoles pastoral, sylvicole et halieutique de gérer les aléas de l’environnement et ‹‹ s’assurer eux-mêmes afin de réduire les risques ››, a expliqué Laouan Magagi.
Comme illustration, une étude menée par le système des Nations Unies a démontré que de 1973 à 2013, soit en l’espace de 40 ans, le Niger a enregistré plus de 3700 catastrophes et les pertes enregistrées en moyenne, faisaient 40 milliards de FCFA par an.
De même, au cours de la dernière décennie, le Niger a été confronté à une série de sécheresse et inondations plus ou moins sévères aboutissant à des crises alimentaires, nutritionnelles et pastorales, au moins une année sur deux, fait savoir le Président du CNAAI.
Ce qui justifie la mise en place d’un pareil mécanisme pouvant mettre les producteurs à l’abri de divers risques, fait savoir le ministre. L’assurance agricole indicielle (AAI) est donc considérée comme une branche d’activité spéciale de l’assurance. Elle entre dans le cadre du transfert de risque qui se définit par la cession du risque à un tiers contre le paiement d’une prime. Un mécanisme de protection des personnes à faibles revenus contre les risques en échange du paiement de primes d’assurance adaptées à leur besoin et niveau du risque.
Il existe plusieurs types d’assurance agricole dont entre autres, l’assurance agricole traditionnelle, l’assurance agricole climatique et l’assurance agricole indicielle.
Il importe de préciser que les contrats d’assurance portent sur des aléas spécifiques affectant la production agricole, sylvicole et halieutique (sécheresse, inondations, épidémies, épizooties, etc.). L’assurance vise à supporter un risque précis auquel le producteur fait face et à proposer ce service à un coût supportable.
Cette protection s’exerce par le biais d’un mécanisme de mise en commun basé sur la mutualisation des risques d’un grand nombre de producteurs vulnérables à un même risque.
Selon le Président de la Plateforme Paysanne du Niger, M. Bagna Djibo, ‹‹ l’assurance agricole constitue une vraie préoccupation pour les producteurs agricoles ››, dans ce sens qu’elle permet de soulager les producteurs agricoles. Car le principal problème auquel le secteur agro-sylvo-pastoral se trouve confronté aujourd’hui au Niger, est dû au changement climatique qui entraîne une à une accumulation des phénomènes météorologiques extrêmes, en particulier, des sécheresses, des inondations, des températures élevées, des vents de sable, des pluies fortes et brutales qui impactent les revenus des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques. Cela fait que l’État et ses partenaires sont obligés de débloquer d’énormes ressources pour venir en aide aux populations impactées.
Le Président de la Plateforme Paysanne du Niger, M. Bagna Djibo a invité l’État à donner le déclic. Aussi a-t-il ajouté que la plateforme va se battre pour que ‹‹ le mécanisme soit très souple, pas de bureaucratie ››, pour que chacun puisse trouver pour son compte.
D’ores et déjà, une étude de faisabilité est élaborée, ainsi qu’un plan de communication pour la sensibilisation d’ici février et mars 2023, pour informer les producteurs sur le bien-fondé de ce mécanisme en gestation. ‹‹ L’État et les assureurs vont trouver ensemble une formule qui va permettre d’accompagner les producteurs ››, a rassuré le Président du comité national sur l’assurance agricole indicielle (CNAAI).
Koami Agbetiafa