Dans une déclaration en date du 3 août dernier, le comité directeur de l’Union des Scolaires Nigériens (USN) a notamment relevé les difficultés rencontrées dans le secteur de l’éducation dans notre pays. Dans le sous-secteur de l’enseignement technique et professionnel, l’essentiels des maux se rapportent à une même cause : le ministre Mamane Moctar Kassoum, croit savoir le directoire de l’organisation. Ce dernier serait l’alpha et l’oméga qui plombe l’essor de ce sous-secteur et l’empêche de connaitre la vitalité observée ailleurs.
Dans sa sortie, l’USN « Dénonce l’indolence du ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle le sieur Kassoum Moctar quant à la mauvaise gestion et le chaos que son ministère est en train de vivre ». Une des couleuvres que ne sont pas prêts à avaler les scolaires semble être la décision de revoir à la hausse « les frais de formation dans les centres et lycées d’enseignement technique ». Une décision qui risque « d’assombrir l’avenir des enfants de la République inscrits dans les centres et lycées rattachés à son ministère » insistent les scolaires.
Tout en reconnaissant la nécessité de pourvoir aux « moyens et ressources pour faire fonctionner normalement les centres », le CD/USN invite le ministre à « reconsidérer sa position dans un bref délai avant la rentrée académique quant à la hausse des frais de scolarité de nos camarades ». Car ces mêmes élèves attendent toujours le paiement des arriérés de pécules en dépit des instructions du premier ministre depuis septembre 2021 indique le CD.
Le CD/USN d’ajouter qu’il « dénonce avec regret et désolation la posture peu orthodoxe » qui confondrait « la gestion de son parti politique et la gestion d’un ministère de la République » et « reste toujours égal à lui-même, sans rien apporter de substantiel dans son ministère ».
Pire, les scolaires accuse le ministre de « porter les mêmes coups pernicieux que ceux de son passage éhonté et sombre au ministère de la Jeunesse et est en train de tuer à petit feu ce sous-secteur de l’éducation vital pour l’émergence de notre pays ». Déjà ledit ministère se trouve « en état d’altération et à la merci des commerçants véreux » chose qui serait faciliter par « des liens de complicité avec le sieur camarade Kassoum Moctar, connu pour être notoirement un adepte de la mercantilisassions de ses charges publiques ».
On constate que les scolaires ont également évoqué des marchés de fournitures scolaires passés l’an dernier à des proches du ministre Kassoum Moctar en précisant que lesdites fournitures ne sont jamais parvenues aux mains des apprenants.
La confiance semble avoir disparu entre le ministre et les scolaires dont il a la charge. Ces derniers ont évoqué des actes et autres suspicions qui rappellent à bien des égards ceux ayant caractérisé le passage de l’actuel ministre de l’enseignement professionnel à la tête de la ville de Maradi mais aussi dans les différents ministères.
Pour rappel le nom de Kassoum Moctar serait cité dans une dizaine d’affaires, non encore élucidées, dont la faute de gestion parait être la qualification la moins grave dit-on dans le milieu des juristes. Partout où il est passé, Kassoum Moctar a fait des mécontents de par sa façon de gérer la chose publique mais a réussi à passer à travers les mailles du filet, tel un miraculé. Cette énième affaire aura-t-elle raison de ce jeune ministre qui trainerait de casseroles ?
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il a senti la secousse. En effet, à travers une missive en date du 5 août 2022, celui-ci saisissait la Haute autorité de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) afin qu’elle enquête sur les faits évoqués par le CD/USN. Chose qu’il n’a jamais faite auparavant. Il y a comme qui dirait, de l’électricité dans l’air.
Oumou Gado
Niger Inter Hebdo N°74 du mardi 9 Aout 2022