Le mercredi 6 juillet 2022, au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi, une table ronde a regroupé autour du Premier Ministre, Ouhoumoudou Mahamadou, les autorités de la Ville de Niamey et plusieurs acteurs et partenaires de l’école nigérienne. Intitulée « Zéro classe en paillote », la table ronde entre dans le cadre de l’appropriation par les autorités de la Ville de Niamey, de l’initiative du Gouvernement à rompre de manière définitive avec les classes en paillote au Niger.
Dans son discours d’ouverture, le Premier Ministre a, tout d’abord, brossé la situation dans laquelle se trouve le système éducatif nigérien, système éducatif qui souffre, a-t-il expliqué, d’une insuffisance notoire de capacités d’accueil et de très faibles taux de scolarisation, d’achèvement et de réussite aux examens.
« C’est conscient de cette situation que le Président de la République, Mohamed Bazoum, a porté le défi de l’éducation au même niveau que celui de la sécurité, et a pris l’engagement dans son discours d’investiture du 2 Avril 2021 de lui accorder la même priorité ».
Pour Ouhoumoudou Mahamadou, le manque d’infrastructures adéquates et en quantité suffisante fait que « les enfants sont scolarisés dans des classes en paillote, assis à même le sol ou partageant à quatre une table banc conçue pour deux élèves ».
Cette situation plus que préoccupante est consécutive à la croissance explosive de la population qui, à son tour, « a entrainé un flux important d’enfants scolarisables occasionnant du coup une demande extrêmement élevée en investissements dans les services d’éducation », a-t-il déploré.
D’après le Chef du gouvernement, c’est pour faire face à « la nécessité de poursuivre l’objectif de scolarité universelle dans le cadre de l’atteinte des objectifs de développement durable définis par la communauté internationale pour l’horizon 2030 » que l’Etat du Niger a opté pour les classes en paillote.
Préalablement conçue pour être transitoire et temporaire, cette alternative de classes en paillote s’est, avec le temps, « généralisée sur toute l’étendue du territoire du fait du nombre de plus en plus élevé d’enfants à scolariser ».
Par contre, pour remplacer progressivement les salles de classe en paillottes par des salles en matériaux définitifs, le gouvernement a engagé un vaste programme de construction d’infrastructures scolaires.
« Pour la réalisation de ce programme, des ressources importantes sont inscrites au budget en cours et des requêtes ont été adressées aux partenaires techniques et financiers », a annoncé le Chef du Gouvernement.
Faisant de ces objectifs nobles du gouvernement nigérien les siens, la Ville de Niamey a organisé la présente Table Ronde.
Soulignons que, peu avant l’ouverture des discussions, le Député-maire de la Ville de Niamey, l’honorable Oumarou Dogari, a annoncé, sous un tonnerre d’applaudissements, la contribution de l’ensemble de ses indemnités de maire d’un an, soit un total de 10.200.000Fcfa, aux fonds devant servir à l’opération zéro classe en paillote à Niamey.
Espérons que ce geste noble d’Oumarou Dogari fera des émules parmi les ressortissants des villes et villages de l’intérieur du pays où prolifèrent beaucoup plus qu’à Niamey les classes en paillote. Souhaitons aussi que le gouvernement fasse accélérer la généralisation de cette initiative de la ville de Niamey dans les autres régions du Niger.
Cela permettra sans nul doute de mettre fin aux incendies récurrents dans les écoles, incendies qui ont causé la mort de dizaine d’élèves tant à Niamey que dans les autres régions du pays.
En rappel, à l’école du Quartier Pays Bas de Niamey, une vingtaine d’enfants de la maternelle ont trouvé la mort, brûlés vifs dans leur classe en paillote, le mardi 13 avril 2021.
Puis, 7 mois plus tard, le 28 novembre 2021, à Maradi, 26 élèves du primaire et de la maternelle sont morts calcinés et 14 autres ont été blessés suite à l’incendie de leur école faite de classes en paillote.
Bassirou Baki Edir
Niger Inter Hebdo N°71 du mardi 12 juillet 2022