Une réunion tripartite sur la mise en œuvre du Projet de Gazoduc Transsaharien (TSGP) s’est tenue, du 20 au 21 juin 2022 à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Au cours de ces deux jours d’échanges, se sont retrouvés le Ministre du Pétrole du Niger, M. Mahamane Sani MAHAMADOU, le Ministre Délégué aux Ressources Pétrolières du Nigeria, M. Timipre SYLVA, et le Ministre de l’Energie et des Mines de l’Algérie, M. Mohamed ARKAB, ainsi que les Directeurs Généraux des Sociétés Nationales Pétrolières des trois pays.
Cette rencontre avait pour objectif principal l’installation d’une Task-force et la définition du cadre de la réactualisation de l’étude de faisabilité du projet. Elle fait suite, à celle tenue, le 16 février 2022 à Niamey, en marge du 3ème Forum des Mines et du Pétrole de la CEDEAO (ECOMOF 2022).
La réunion de Niamey, axée sur la relance de cet important projet, avait été sanctionnée par la signature d’une déclaration dite « de Niamey », qui avait notamment décidé de la mise en place de la Task-Force.
A l’ouverture de la réunion d’Abuja, le Ministre du Pétrole du Niger Mahamane Sani MAHAMADOU s’est d’abord réjoui du souffle nouveau impulsé par la réunion de Niamey au Projet du Trans Saharian Gas Pipeline (TSGP), « un projet structurant, intégrateur et pourvoyeur de grande valeur économique ».
Le TSGP a une importance particulière pour le Niger où, malgré les progrès rapides observés ces dernières années dans le secteur de l’énergie, le taux d’accès à l’électricité demeure bas, avec une énergie conventionnelle encore trop onéreuse.
Quant au Ministre de l’Energie et des Mines de l’Algérie, M. Mohamed ARKAB, il a salué la tenue de la rencontre d’Abuja, qui démontre la volonté des trois pays de rendre opérationnel le Projet du Gazoduc Trans Saharien à un moment où le gaz se présente comme l’énergie d’excellence pour assurer la transition énergétique.
Selon lui, le TSGP, en plus de ses nombreux avantages aussi bien dans le développement local que dans la consolidation des infrastructures existantes et la forte intégration du contenu local, sera cette nouvelle source d’approvisionnement pour le mix énergétique futur. En tant qu’infrastructure régionale de portée internationale, il jouera, en outre, un rôle majeur dans l’émergence du marché africain de l’énergie.
Pour sa part, le Ministre Délégué aux Ressources Pétrolières du Nigeria, Chief Timipre SYLVA, s’est beaucoup attardé sur l’importance de ce projet pour son pays, le Nigeria, qui est un grand producteur de gaz, mais aussi du fait qu’il porte en lui le symbole de l’intégration africaine et internationale.
A l’issue de la première journée de travail, des progrès importants ont été observés à travers des décisions concrètes, notamment la constitution de la Task-force sur le Projet ainsi que la désignation de l’entité chargée de la réactualisation de l’étude de faisabilité. Toutes ces activités seront chapotées par un Comité de pilotage constitué des Ministres et des Directeurs Généraux des sociétés nationales des trois pays.
La journée du 21 juin 2022 a elle été consacrée aux discussions techniques par la Task-force nouvellement installée. Ces discussions ont abouti à dégager une feuille de route.
Les Ministres se réuniront prochainement à Alger, en fin juillet 2022, afin de valider les propositions de la Task-force.
Ce projet a une importance particulière pour le Niger. En effet, il permettra, en plus de mettre en valeur son potentiel en gaz, de favoriser la création d’industries pétrochimiques et des engrais chimiques. Toutes ces activités vont permettre le développement du tissu économique et la création de plusieurs centaines d’emplois.
D’une longueur de 4128 kilomètres, ce gazoduc partira de Warri au Nigeria et aboutira à Hassi R’Mel en Algérie en passant par le Niger. Il devrait permettre à l’Europe de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz naturel mais aussi à plusieurs Etats africains d’avoir accès à cette source d’énergie à forte valeur ajoutée.
Fait à Niamey, le 22 Juin 2022