L’ancien Président du Niger, ISSOUFOU Mahamadou, nommé Médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Burkina Faso, était le vendredi dernier à Ouagadougou pour des séances de travail avec les nouvelles autorités. Il a été accueilli à l’Aéroport international de Ouagadougou par le Ministre en charge des Affaires étrangères, Mme Olivia Ragnaghnèwendé ROUAMBA.
Face à la presse, l’ancien président du Niger, ISSOUFOU Mahamadou a confié avoir eu deux entretiens avec le Président du Faso, des rencontres avec des membres du gouvernement en présence du Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et une rencontre avec les diplomates accrédités au Burkina Faso.
« A l’occasion de toutes ces rencontres, en particulier avec le Président du Faso, nous avons abordé les questions liées à la sécurité, au retour à l’ordre constitutionnel normal, à l’humanitaire et au développement. Nous avons mis l’accent sur l’étroite liaison qui existe entre tous ces défis », a indiqué le Médiateur de la CEDEAO, ISSOUFOU Mahamadou.
Il a en outre présenté ses condoléances au Chef de l’Etat, au gouvernement et au peuple burkinabè pour les évènements de Seytenga qui prouvent combien la situation sécuritaire demeure difficile au Burkina Faso.
Par ailleurs, le Médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso a souligné que depuis les premières attaques en 2016, il a été enregistré au Burkina Faso, des milliers de morts et de blessés. Une partie du territoire est hors du contrôle de l’Etat et sur le plan humanitaire et social, on note la fermeture de plusieurs milliers d’écoles et de plusieurs centaines de centres de santé. On note aussi que des milliers d’enfants sont privés d’accès à l’école
Les effets du changement climatique qui ont engendré de mauvaises campagnes agricoles et la guerre en Ukraine ont entrainé une flambée des prix des produits de première nécessité, rendant vulnérables, selon le Médiateur, près de 3,5 millions de personnes au Burkina Faso.
« C’est pour dire que le Burkina Faso connait aujourd’hui une crise multidimensionnelle, sécuritaire, humanitaire, politique, socioéconomique. Pour en sortir, et c’est cela notre préoccupation, le Burkina a besoin du soutien de tous ses amis. La CEDEAO souhaite rester à ses côtés et moi, en tant que Médiateur, je m’efforce de tout faire pour qu’il en soit ainsi », a soutenu ISSOUFOU Mahamadou.
La CEDEAO entend ainsi aider le pays des Hommes intègres à relever tous ces défis dans « le cadre d’un chronogramme de transition acceptable de tous. »
Le Médiateur a également noté la nécessité d’œuvrer pour un compromis dynamique dans l’élaboration d’un chronogramme acceptable en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Il a aussi informé les autorités de la Transition de la nécessité de développer un mécanisme de suivi-évaluation pour accompagner le processus de Transition.
« Je repars avec la délégation de la CEDEAO réconforté de l’ouverture d’esprit, de l’ouverture au dialogue du Chef de l’Etat et je le remercie ainsi que le gouvernement pour le climat fraternel dans lequel se sont déroulés nos entretiens », a ajouté le Médiateur de la CEDEAO pour la transition au Burkina Faso.
Autant dire qu’ISSOUFOU Mahamadou entame sa mission sous des bons auspices, loin du fiasco imaginé et voulu par certains détracteurs. Ceux-ci, tant au Niger qu’au Burkina Faso, ont en commun la haine contre le Président Issoufou mais également leur farouche opposition à la démocratie. Ces nostalgiques des régimes d’exception n’ont pas encore digéré la fin de ces régimes et vivent mal que le récente remise en cause de l’ordre démocratique au Burkina Faso, soient vouées à disparaître le plutôt possible. Un Médiateur comme ISSOUFOU Mahamadou ne peut être que mal perçu par ces esprits rétrogrades, conscients de son « intraitabilité ».
Oumou Gado
Niger Inter Hebdo N°68 du Mardi 21 juin 2022