Terrorisme dans la région de Diffa : 5 villages attaqués, 20 morts, de nombreux blessés et une femme enlevée

Dans la nuit du 7 au 8 mars, des terroristes de Boko Haram ont traversé le lit de la rivière Komadougou, frontière naturelle entre le Niger et le Nigéria dans le Bassin du Lac Tchad, et s’en sont pris à de paisibles villageois, tuant une vingtaine d’entre eux. Les assaillants étaient venus à pied et à cheval, profitant de l’assèchement de la rivière, pour s’attaquer à au moins 5 villages de la Commune Rurale de Gueskérou, près de Diffa, dans l’extrême sud-est du Niger.

Selon les sources ayant rapporté les faits, les djihadistes se sont attaqués simultanément aux villages d’Assaga, Fiego, Lada, N’garwa Koura et N’garwa Lawandi, semant la mort et la panique au sein des populations.

Cette descente meurtrière des éléments de Boko Haram aurait fait au moins 20 morts et un nombre indéterminé de blessés dans ces petits villages situés à quelques km de Diffa, près de la rivière Komadougou.

Les personnes tuées sont toutes de sexe masculin et c’est à Lada que leur nombre est le plus élevé : 10 morts et de nombreux blessés alors que le village n’est qu’à 4 km de la ville de Diffa. Des sources locales ont indiqué qu’une femme du village de Fiego a, aussi, été enlevée pendant l’attaque.

La rivière Komadougou sert de barrière naturelle entre le Niger et le Nigéria, en période de hautes eaux, et ne peut être franchie qu’en pirogue ou par l’unique Pont de Doutchi situé à proximité de Diffa. Pendant cette période, les incursions des terroristes de Boko Haram se faisaient rares. Maintenant que la rivière s’est asséchée, la frontière nigéro-nigériane dans cette zone du bassin du lac Tchad est poreuse et les va-et-vient des populations entre les deux pays sont permanents et sans obstacles.

Cet assèchement somme toute périodique profite beaucoup aux éléments de Boko Haram du fait qu’il leur permet de venir à pied ou à cheval depuis le Nigéria afin de s’attaquer aux habitants des petites localités nigériennes du bord de la rivière.

Cette dernière attaque terroriste était prévisible, apprend-on de sources sécuritaires, car depuis que Boko Haram a commencé à s’attaquer au Niger dans la région de Diffa, ses incursions ont toujours atteint leur pic en cette période qui coïncide avec la baisse des eaux de la Komadougou.

En plus des massacres contre les populations civiles, ses éléments s’adonnent, aussi, à des extorsions de fonds, des enlèvements contre paiement de rançon, au vol de bétail et à des incendies de boutiques et de domiciles.

C’est, d’ailleurs, en prévention de ce genre de descente atroce et meurtrière contre de paisibles citoyens que, du 12 au 15 février 2022, l’opération militaire ‘’Hirna 2’’ a été conduite dans la zone par le Secteur 4 de Force Multinationale Mixte (FMM).

Cette opération a permis de neutraliser 20 éléments de la secte terroriste Boko Haram et récupérer 2 fusils AK 47, 2 chargeurs, 42 cartouches 7.62 x 39mm et 149 charrettes transportant 850 sacs de poisson en provenance du lac Tchad.

Dans le but de garantir la paix et la sécurité dans la région de Diffa, il faut souligner que le gouvernement nigérien a recruté localement jusqu’à un millier de jeunes gens au compte de la Garde nationale du Niger. Bientôt, ils vont être déployés dans les petits villages les plus exposés aux incursions de la nébuleuse terroriste Bako Haram dans la région.

Bassirou Baki Edir