Ces visites que le médiateur Cheffou Amadou a entreprises s’inscrivent, comme il l’a précisé au niveau de l’étape de la CENI, dans le cadre de la mission qui lui incombe à travers l’engagement de l’association des Médiateurs de l’espace UEMOA, visant à contribuer à l’apaisement avant, pendant et après les élections.
En effet, les mois qui s’annoncent seront marqués par des élections générales dans plusieurs pays africains, dont le Niger. Accueillant le Médiateur et sa délégation, le premier vice-président de la CENI, Maître Kadri Oumarou Sanda s’est réjoui de cette visite. «Votre déplacement est la preuve de l’intérêt que l’institution que vous dirigez témoigne à l’endroit de la CENI. C’est aussi la marque de l’attachement des pouvoirs publics en général aux questions électorales dans notre pays», a estimé Maître Kadri Oumarou Sanda. Le Niger, a-t-il rappelé, s’apprête à organiser des élections générales en 2016.
Par la suite, il a expliqué les raisons qui tiennent des questions des délais constitutionnels, légaux, et d’ordre pratique qui ont présidé à l’adoption de ce chronogramme. Maitre Kadri Oumarou Sanda a saisi l’occasion pour demander au Médiateur, de se mettre aux côtés des autres institutions pour accompagner la CENI dans la conduite du processus électoral actuel, et que conformément à sa tradition d’organisation des élections, le Niger puisse mener ce processus à bon port.
Intervenant ensuite, le Médiateur de la République a souligné que «les élections sont très importantes dans un pays démocratique. C’est un point important dans l’évolution des nations. Par conséquent, il faudrait que ces élections soient bien organisées, qu’elles soient transparentes, et qu’elles puissent déboucher sur un résultat incontestable, reconnu par tous, qui réunit l’ensemble des fils du pays, pour accepter les nouvelles autorités qui seront issues. C’est donc un enjeu majeur pour notre pays», a-t-il estimé.
Puis, le Médiateur de la République, a parlé des défis à relever et de la mission qui lui incombe à travers l’institution qu’il dirige : «Cependant, vous le savez aussi, les élections sont souvent la cause des dérapages, que la plupart des conflits que nous avons connus dans notre sous régions, en Afrique sont issues des élections mal organisées, d’où la nécessité de prévenir.
C’est ainsi que dans le cadre de notre espace UEMOA, l’ensemble des Médiateurs de la République sur les huit Etats membres qui constituent une association, reconnue par les Chefs d’Etat pour l’utilité communautaire qu’ils défendent a constaté que l’année 2016, est celle des élections pour la plupart de nos pays. Et les médiateurs ont décidé de jouer leur rôle, de contribuer à un bon déroulement de ces élections à savoir contribuer à l’apaisement, avant, pendant, et après les élections ».
C’est ainsi que le Médiateur de la République du Niger, a justifié les visites qu’il a entreprises au niveau du CFEB et de la CENI. Aussi, il a abordé avec les acteurs de ces institutions tous les contours des préparatifs et de la conduite du processus électoral. «Je me suis rendu compte que la CENI vient d’abattre un travail colossal. La CENI du Niger, qui est une CENI qui vient d’être installée a déjà établi son chronogramme.
J’ai échangé avec le bureau sur ce chronogramme, y compris sur les réclamations qui ont été déjà émises par certains partenaires, notamment les partis politiques, et sur les détails des conditions techniques de l’établissement de ce chronogramme, et ma foi, je crois que la CENI a fait un travail assez objectif», a déclaré le Médiateur de la République au sortir du huis clos avec le bureau élargi de la structure chargée de la conduite du processus électoral.
Aussi, M. Cheffou Amadou a formulé «en tant que médiateur» une première recommandation qui a-t-il précisé ne s’adresse pas seulement à la CENI, mais aux autorités du pays et qui consiste à « mettre à l’avenir une CENI quasi permanente », « sinon installée à temps ». Actuellement, a relevé M. Cheffou Amadou, cette CENI est «coincée d’un côté par des dispositions constitutionnelles et légales, en ce qui concerne le délai, et de l’autre côté par le travail du CFEB». C’est donc, a-t-il ajouté, un véritable exercice auquel il a fallu se livrer pour fournir le chronogramme qui est globalement acceptable.
Le Médiateur de la République a également évoqué la situation en ce qui concerne le CFEB qui, a-t-il indiqué, a fait un excellent travail, qui a fini le recensement, et est en train de faire des corrections, des révisions, et le recensement à l’extérieur est en cours. «Mais il y a encore du travail, du pain sur la planche. La machine est lancée, elle fonctionne, la vigilance est absolument indispensable, ils ont besoin du soutien financier permanent, de manière à ce qu’ils travaillent sans interruption et que les élections se passent comme d’habitude dans notre pays dans les meilleures conditions», a conclu le Médiateur de la République.