A la faveur du multipartisme qui est la caractéristique d’un régime politique où la liberté d’association permet à plus de deux partis politiques de participer aux débats politiques et aux élections, plus d’une centaine de partis politiques sont comptés au Niger. Aux dernières élections générales de 2020/2021, ils étaient 92 partis politiques légalement constitués à participer aux différents scrutins.
Dans leur écrasante majorité, ces formations politiques n’ont pas pu faire élire leurs représentants à l’Assemblée nationale. Même au plan régional et communal, ils sont nombreux qui n’ont pas eu de conseillers. Pourtant, tous se réclament être des formations politiques à envergure nationale.
Or, à analyser de près, l’on se rend compte que ces partis politiques ne sont que l’ombre d’eux-mêmes. Ils sont, pour la plupart, créés par des hommes qui n’ont aucune vision politique pour le pays, aucun programme de société à proposer aux populations. Pire, ils n’ont pas, non plus, de base politique, même dans les milieux où ces acteurs politiques considèrent être leurs fiefs politiques, ce qui ne leur permet pas ainsi de s’affirmer sur l’échiquier politique national.
Dans les faits, ils ne sont que des partis « satellites » avec à leur tête, des leaders « marginaux », prêts à toute sorte de compromission, même la plus abjecte en politique, pourvu qu’ils parviennent à se faire une place au sommeil, à satisfaire à leur désir personnel, à s’émanciper et à disposer de la rente politique.
Malheureusement, ces types de leaders, des véritables parvenus, l’on en compte actuellement à l’Assemblée nationale. Venus par « effraction » ; car n’étant pas les véritables titulaires des sièges qu’ils occupent, ces « arrivistes », sans un minimum d’éthique politique, ne font aucun effort pour redorer leur blason. Le nomadisme politique, ils en ont fait d’une formation politique à une autre, sans pour autant parvenir à leur fin.
Presque tous ont finalement, après moult échecs politiques dans les partis où ils avaient milité, créé leurs propres partis politiques, mais non pas pour contribuer aux débats politiques, renforcer la démocratie ou participer à la vie publique.
Leur dessein inavoué est de saper les fondements de la démocratie, d’être en marge de la République, en tirant les ficelles de la désunion entre les filles et fils du Niger. Leur obsession est d’opposer les nigériens, de créer la chienlit dans le pays à travers des manœuvres sournoises et ce, dans le seul et unique but de satisfaire à leurs instants grégaires.
Ces politiciens d’un autre âge sont aujourd’hui à découvert. Ils se sont fait ouvertement dévoiler la face lors de l’interpellation du Premier ministre, Chef du Gouvernement, le 23 décembre dernier, à l’Assemblée nationale, par l’opposition politique qui souhaitait écouter les ministres en charge de défense et de sécurité sur la situation sécuritaire dans la région de Tillaberi, notamment les événements de Téra qui ont suivi le passage du convoi des soldats français de la force Barkhane en partance sur Gao au Mali.
Alors que la conférence des présidents, dont l’opposition parlementaire est partie prenante avait décidé, dès la veille de la séance plénière de l’Assemblée nationale consacrée à cette question d’actualité, que le débat sur la situation sécuritaire se fera à huis clos, voila que des députés « parvenus », tels que Amadou Djibo Ali di Max et Ladan Hamidou Tchana surgissent pour remettre en cause cet accord. Tous se sont mis au devant pour « empoisonner » l’atmosphère qui avait prévalu, la veille, entre tous les présidents des groupes parlementaires, pour exiger que les débats sur un sujet aussi sensible que la sécurité soient retransmis en direct sur les ondes des médias.
Leurs objectifs, estime la majorité parlementaire, tout comme beaucoup d’autres nigériens, est d’amener l’Etat et les Forces de défense et de sécurité à dévoiler au grand public, les stratégies militaires peaufinées contre l’ennemi. Mieux, servir de la tribune de l’Assemblée nationale pour vilipender le Gouvernement dans ses stratégies de lutte contre les forces du mal et pouvoir entamer le moral des vaillantes forces de défense et de sécurité qui luttent pour que le Niger et son peuple soient protégés contre les attaques terroristes.
Dans leurs manœuvres politiques sournoises, ils ont évoqué une prétendue violation de l’article 121 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, entrant les autres députés de l’opposition, par esprit du corps, à boycotter la séance plénière de l’Assemblée nationale sur cette importante question de la vie de la nation.
Ont-ils réussi leur « coup » ? Assurément non, car leur machination politico-politicienne a vite été dévoyée, ce qui a permis à plus d’un nigérien de comprendre réellement qui ils sont et de se méfier d’eux.
Oumou Gado
NIGER INTER HEBDO N°49 du 04 janvier 2021