Les débats sur la situation sécuritaire nationale, notamment dans la région de Tillabéry, situation pour laquelle l’opposition parlementaire a interpellé le Premier ministre, Chef du gouvernement à s’expliquer devant la représentation nationale, n’ont pas eu lieu à la séance plénière de l’Assemblée nationale du mercredi 23 décembre dernier. On ne le dira jamais assez : le terrorisme ne fait pas de quartier. Pour venir à bout du terrorisme, à notre humble avis, une union sacrée s’impose au nom de l’intérieur supérieur de la nation.
Au motif d’une prétendue violation de l’article 121 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition, visiblement animés par la mauvaise foi dans la recherche concertée des solutions aux problèmes d’insécurité qui affectent certaines régions du Niger, ont choisi de boycotter cette plénière.
Elle refusait que les débats sur cette question hautement sensible se fassent en huis clos, alors que la veille, à la conférence des présidents, l’opposition avait entériné la décision prise que l’examen de cette question ne fera pas l’objet de publicité, c’est-à-dire, retransmis en direct sur les ondes des médias publics.
Et c’est à la surprise générale que l’opposition est revenue à la charge pour exiger que les débats sur cette question aussi sensible soient retransmis en direct. Pour la majorité parlementaire, « c’est une attitude irresponsable de la part des députés de l’opposition d’exiger un débat public sur la situation sécuritaire. Leur objectif est d’amener le gouvernement à dévoiler sa stratégie militaire contre l’ennemi et d’exposer le pays et nos soldats qui luttent jour et nuit pour défendre le Niger et sa population contre les obscurantistes ».
Au lieu d’une union sacrée de tous les nigériens pour faire face à la situation sécuritaire assez préoccupante pour la population nigérienne qui en paie un lourd tribut, l’opposition elle, a choisi de faire de la politique politicienne, juste pour divertir les plus hautes autorités, pourtant préoccupées à trouver les voies et moyens pour davantage sécuriser le pays et sa population.
Nécessité de dépolitiser la question sécuritaire
Le président de la République, Chef de l’Etat n’a-t-il pas invités les Nigériens, surtout la classe politique, dans son message à la Nation à l’occasion du 63ème anniversaire de la République d’éviter « « les postures politiciennes qui n’ont pas lieu d’être face à ce défi, si dangereux qu’est la situation d’insécurité ? » Cette vérité pourtant indéniable dans le contexte sécuritaire actuel de notre pays, a malheureusement passé au travers de « l’intelligence » de l’opposition politique nigérienne.
Pourtant, comme l’a si bien rappelé le Chef de l’Etat, sur la question de la lutte contre le terrorisme, « l’intérêt de notre pays réside dans notre capacité à regarder dans la même direction afin d’éviter les conflits intercommunautaires d’une part, et renforcer notre cohésion nationale, d’autre part ». C’est à cette condition d’ailleurs, a renchérit le président Bazoum, que « nous traverserons cette zone de turbulence par laquelle passent les pays du Sahel depuis un certain temps ».
C’est donc une union sacrée de l’ensemble de citoyens, départis de toute coloration ou appartenance à un bord politique, que le Niger a besoin dans cette lutte âpre qu’il mène contre les forces du mal , des gens sans foi ni loi, assoiffés par le sang, qui cherchent par des tueries en masse contre des civils, à nous domestiquer et à nous imposer leur dictat. Sur la question de l’insécurité, l’opposition politique nigérienne a intérêt à revenir dans l’esprit de la République, aux côtés des autorités nationales, pour travailler dans un esprit nationaliste, à la recherche de solutions contre ce mal qui n’épargne personne.
En tout état de cause, les nigériens dans leur écrasante majorité sont convaincus de l’engagement et de la détermination du président de la République, Chef suprême des Armées, d’assurer la sécurité de son peuple. En ce qui me concerne, déclarait le Chef de l’Etat dans son message à la Nation à l’occasion du 63ème anniversaire de la République, que « conformément à l’éthique inhérente à mes responsabilités, je ferai tout ce que je dois faire pour renforcer notre cohésion nationale et faire en sorte que notre pays soit plus uni, plus fort et qu’il sorte à terme, vainqueur de cette épreuve ». Unissons-nous donc autour du président de la République, du gouvernement et mettons-nous tous derrières nos vaillantes forces de défense et de sécurité (FDS) dans un combat qui vaille contre l’insécurité que vit notre pays.
Le terrorisme ne fait pas de quartier
A notre humble avis, l’une des façons d’honorer le sacrifice ultime de nos militaires et frères tombés, c’est que chacun de nous se considère comme un soldat de la République face à des hordes d’individus qui ne vivent que du sang et des larmes des hommes et des femmes qui n’aspirent qu’à vivre dans un Etat organisé. C’est le sens de l’appel du président Bazoum aux populations de Banibangou et à travers eux à tous les Nigériens.
Il n’y a pas lieu de se méprendre : les terroristes s’en prennent indistinctement à tous. C’est pourquoi, nous devrons être tous mobilisés derrière les Forces de défense et de sécurité dans une vaste chaine de solidarité nationale et considérer que le Niger est en guerre. Il est en guerre contre des forces obscurantistes, des forces du mal, des forces qui tentent d’aliéner notre souveraineté, notre cohésion nationale et le vivre-ensemble. Il est en guerre contre les promoteurs des contre-valeurs, les promoteurs de la mort gratuite.
Nous n’avons qu’un seul pays qui s’appelle le Niger. Tout le combat que nous allons faire doit s’inscrire dans la logique de le défendre contre toute agression extérieure. En d’autres termes, un front commun doit être érigé contre le terrorisme, qui est l’ennemi commun aux Nigériens. C’est pourquoi, il est intolérable que des concitoyens relayent consciemment ou non la propagande des terroristes à travers les réseaux sociaux. Ils se trompent de combat et d’objectif. Rien ne vaut le sentiment national indépendamment de toute autre considération politique qui est conjoncturelle.
Les terroristes détruisent les Etats. C’est pourquoi, ils ne peuvent constituer d’alliés objectifs ou subjectifs de quelque cause politique que ce soit. Ce que nous avons à faire, c’est de soutenir les forces de défense et de sécurité et d’encourager le gouvernement à être davantage à leur écoute.
La question sécuritaire ne doit pas être lue avec des lunettes de politiciens. C’est une cause nationale qui engage l’ensemble des enfants du pays. Il n’y a donc pas de dividende politique à tirer par un bord politique ou un autre. Arrêtons donc d’instrumentaliser cette question. Battons-nous avec le chef suprême des armées pour fermer à jamais la porte aux terroristes.
EMS et Oumar Issoufa
NIGER INTER HEBDO N°48 du 28 décembre 2021