À Niamey, il n’est pas aussi aisé de se frayer un passage dans les différentes artères, surtout aux heures de pointe. La mobilité devient un véritable labyrinthe et ce, avec tout le risque d’accidents de circulation que cela entraîne.
Mais cela va de soi. En effet, le parc automobile de la capitale est sur une courbe ascendante et le rythme d’accroissement que celui-ci prend n’est pas tout à fait parallèle à l’existence des infrastructures routières.
Selon M. Abdou Abdoul Aziz, directeur de la circulation et de la sécurité routière au ministère des transports, ‹‹ le nombre de nouveaux véhicules immatriculés à Niamey, de 2013 à 2017, est respectivement 24 323, 31 871, 27 638, 26 317 et 27 475 ›› et cela, sans compter les véhicules de l’administration et des Forces de défense et de sécurité.
C’est dire que le parc automobile du Niger augmente chaque année. Pour preuve, malgré les importantes réalisations en termes d’infrastructures routières sous le magistère de l’ancien président Issoufou Mahamadou, les embouteillages et les bouchons ont pignon sur rue.
Dans la matinée, à midi comme le soir, c’est un véritable casse-tête pour les usagers de la circulation (automobilistes, motocyclistes et cyclistes) et même les piétons qui peinent à se frayer un petit passage pour traverser la voie.
Pire encore, les écoliers sont souvent pris en sandwich dans la circulation entre les grosses cylindrées dont les conducteurs sont parfois insouciants aux sollicitudes des piétons qui demandent leur indulgence pour pouvoir traverser.
Alors, qu’est-ce qui expliquent tous ces embouteillages sur nos routes, en dépit des efforts consentis par l’Etat en matière d’infrastructures routières à Niamey?
Les raisons
Selon un moniteur d’Auto école de la place, il y a d’abord le parc automobile de Niamey qui, bien que n’étant pas assez important, comparé à d’autres capitales de la sous-région, des embouteillages sont tout de même constatés sur les différentes artères de la capitale. S’ajoute aussi « une démographie galopante et le mauvais emplacement de certains échangeurs » qui sont entre autres, à l’origine de la densité qu’on observe aujourd’hui sur nos routes.
Ces explications semblent plausibles. En effet, plusieurs années auparavant, dans la capitale, la circulation sur les artères était relativement fluide. Mais aujourd’hui, avec une population avoisinant les 2 millions d’habitants, Niamey est devenue plus dense et plus concentrée qu’elle ne l’était il y a des décennies. Une des raisons pour laquelle elle fait face à un sérieux problème de mobilité, notamment la circulation routière. Il est donc évident que la problématique de la circulation routière est intrinsèque à l’évolution de la population.
Et comme l’a relevé Ibrahim Yéro, journaliste et directeur de publication du journal »L’Eclosion », au cours d’un débat télévisé, ‹‹ avant, une série qui compte 9 999 véhicules peut faire deux ans, voire plus, avant d’être dépassée. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Difficilement, une série fait un an ››.
Chaque jour en effet, plusieurs voitures sont immatriculées et mis en circulation », a-t-il souligné. Mieux, il est constaté en ces temps-ci, que de plus en plus, le Nigérien, quelque soit sa catégorie sociale rêve d’acheter un véhicule pour faire face au problème de la mobilité dans la ville de Niamey. « Acquérir un véhicule en ce temps-ci à Niamey n’est plus un luxe, mais une nécessité », expliquent beaucoup de Niameyens. Et grâce aux ‹‹ venus d’Europe›› qui semblent abordables, s’acheter un véhicule avec une petite bourse n’est pas trop difficile.
À ce rythme, la question d’encombrement sur les différentes artères de la capitale, ne risque-t-elle pas de s’empirer les années à venir?
Sur le premier Pont de Niamey par exemple, c’est la croix et la bannière pour les usagers venant du quartier Harobanda vers le centre-ville de la capitale, car la circulation est tellement encombrée au point où un simple accident qui survient complique le passage de part et d’autre du pont.
Ce véritable casse-tête que l’on constate dans la circulation routière à Niamey est dû par le fait que c’est presque à la même heure, chaque matin, que pratiquement tous convergent vers la même direction. Or, le centre-ville, les immeubles administratifs, les banques, les grands centres commerciaux et même le grand marché se retrouvent presque dans la même zone. Ce qui fait qu’on observe aux heures de pointe, une longue file de véhicules le long du tronçon, notamment sur la voie qui quitte le service des sapeurs pompiers au rond point ENA.
L’imprudence, le manque de contrôle de soi et la précipitation se mêlant, surviennent des accidents sur les voies, bloquant en même temps le passage, tout en créant de l’insécurité dans la circulation routière.
Plus loin, cette insécurité sur les routes est la conséquence des embouteillages, liés aussi au mauvais emplacement de certains ronds-points. D’après le directeur de la circulation et de la sécurité routière, M. Abdou Abdoul Aziz, les infrastructures causent des embouteillages quand elles sont mal aménagées. C’est justement le cas du rond-point des Armées où un nombre très important de voies se croisent en un seul point où il faut céder le passage aux usagers qui sont engagés dans l’intersection. Un véritable bouchon qui entraîne des accidents presque chaque semaine.
En définitive, pour se tirer de ce labyrinthe d’embouteillage sur les différentes artères, plusieurs paramètres sont en jeu. Hormis les règles d’or que sont la prudence, la conduite à une vitesse raisonnable, il faut inviter les uns et les autres à rompre avec cette vieille habitude qui consiste à attendre jusqu’à 8h avant de quitter la maison pour le service. Ce faisant, l’on pourra éviter les embouteillages, également synonymes d’insécurité routière. Parvenir à tel changement de mentalité constituera une aubaine à la fois pour les parents et les élèves à s’inculquer la notion de ponctualité au service et à l’école.
Koami Agbetiafa
Niger Inter Hebdo N°47