À l’instar de ses homologues de plusieurs pays du monde, le président du Niger, Mohamed Bazoum a pris part ce lundi 1er novembre 2021 à Glasgow en Ecosse, à la cérémonie d’ouverture de la 26ème Conférence des Nations unies sur le climat, communément appelée COP 26. L’occasion pour le président de la République de prononcer un important discours.
C’est parti pour deux semaines de négociation sur l’avenir du climat mondial. Dans son discours prononcé à cette occasion, le président de la République, Mohamed Bazoum, a d’abord rappelé l’ampleur des changements climatiques révélée dans le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Ce rapport relève en effet « que les changements climatiques observés aujourd’hui, malgré les engagements souscrits à Paris et à Marrakech sont d’une ampleur sans précédent », a indiqué le Chef de l’État, Mohamed Bazoum qui s’est par la suite appesanti sur les conséquences des changements climatiques très préoccupantes pour le Niger.
Le Niger, un des pays menacés par les changements climatiques
Situé au cœur du Sahel, le Niger est menacé par « une désertification implacable qui n’a de cesse de provoquer l’ensevelissement par le sable des espaces agricoles et pastoraux », a-t-il dit.
Ainsi, explique le président de la République, « les populations pastorales se voient contraintes de se déplacer toujours vers le sud et de disputer aux communautés du cru des ressources naturelles vouées par ailleurs depuis longtemps à un processus d’amenuisement inexorable, victimes en cela de sécheresses récurrentes et paradoxalement d’épisodes d’inondations particulièrement destructeurs, ces dernières années. »
A cela s’ajoute le phénomène du terrorisme au Sahel, qui, « loin de relever d’une génération spontanée accidentelle, a partie grandement liée avec le changement climatique, lequel, en appauvrissant la biodiversité, a remis en cause le mode de vie pastoral », a-t-il ajouté.
Plaidoyer pour la mise en place d’un fonds au Sahel
Le président de la République, Mohamed Bazoum a saisi l’occasion pour lancer un appel solennel « pour que la communauté internationale se mobilise, à travers un fonds spécial, aux côtés des pays sahéliens menacés par le sable comme elle se mobilise aux côtés des petits pays insulaires envahis par les eaux des océans ». Un tel fonds, explique-t-il, « doit aider à la reforestation des espaces envahis par le désert. »
En outre, les pays pauvres comme les nôtres, « qui n’ont aucune responsabilité dans le dérèglement climatique sont en effet ceux qui aujourd’hui paient le tribut le plus lourd au consumérisme promue par un modèle de développement qui a fait très peu cas des peuples des pays faibles ainsi que des générations futures », a ajouté Mohamed Bazoum.
Il n’a pas manqué de réitérer son soutien à la position commune africaine sur les changements climatiques avant de lancer un appel « aux pays émetteurs à respecter leurs engagements vis-à-vis des pays en développement, et ce par une définition claire des mécanismes de mise en œuvre de l’accord de Paris ».
La COP 26 s’est ouverte en présence des États-Unis qui ont quitté l’Accord de Paris conformément aux promesses de campagne faites par l’ancien président américain, Donald Trump. Son successeur Joe Biden a promis de ramener les États-Unis à l’Accord sur le climat signé à Paris en 2015. Ce qui fut fait.
Sani Aboubacar