Le Président de la République, Mohamed Bazoum effectuera une visite de 48 heures à Maradi. Cette visite a pour objet la situation sécuritaire et le développement de la région de Maradi. Face à la presse, ce samedi 31 juillet 2021, le gouverneur Zakari Oumarou a fait le bilan la situation sécuritaire et les mesures envisagées pour y faire face.
Selon le Gouverneur Zakari Oumarou : « La situation de Maradi est très différente de celle de Diffa ou de Tillabéry. La différence entre Maradi et les autres régions, c’est qu’ici nous faisons face à un banditisme économique. C’est des gens qui n’ont aucune revendication politique ou religieuse. Ils sont différents de ce qu’on appelle djihadistes. »
Ce qui se passe dans les départements de Guidan Roumdji et Madarounfa où les villages frontaliers de notre grand voisin, le Nigeria pour ne pas le nommer, c’est des voleurs qui attaquent nuitamment les populations, a martelé le gouverneur de Maradi. Ils sévissent en spoliant les gens de leurs biens ou bétail.
Après des mesures conjointes entre les autorités du Niger et celles du Nigeria, les malfrats ont changé de fusil d’épaule en procédant au kidnapping ou enlèvement des individus pour exiger des rançons. Ce qui s’est avéré plus rentable pour eux, a expliqué le gouverneur Zakari Oumarou.
En effet, selon le gouverneur, il était plus loisible pour les brigands et plus rentable d’enlever des individus que de voler et conduire des têtes de bovins avec tous les risques de se faire rattraper.
Le Gouverneur Zakari Oumarou a déploré la complicité de certaines personnes mais en synergie avec les leaders religieux, les autorités ont su convaincre certaines personnes de connivence avec ces criminels à se reprendre, a-t-il déclaré.
Le gouverneur a également déploré le laxisme du côté de ses homologues nigérians qui se trouvent être inefficaces du fait de la forme d’organisation du pouvoir chez en ce sens que les forces de défense et de sécurité ne répondent qu’au pouvoir central et non aux gouverneurs à la différence du Niger où le gouverneur en tant que représentant des plus hautes autorités a pleins pouvoirs de prendre des mesures et d’engager les FDS en temps réel. Ce contraste au Nigeria a fait que la zone frontalière avec les Etats de Katsina, Sokoto et Zamfara est une sorte de No man’s land où opèrent les bandits en toute impunité.
Toutefois, très déterminé, le gouverneur Zakari Oumarou, sous l’impulsion des plus hautes autorités du Niger, a pu convaincre ses homologues nigérians de la nécessité d’agir pour protéger les personnes et leurs biens tout au long de nos frontières. C’est dans ce cadre que les gouverneurs de Sokoto, de Zamfara et Katsina ont séjourné à Maradi pour formuler des recommandations conjointes face au grand banditisme.
Aujourd’hui, se réjouit le gouverneur de Maradi, il y a une synergie pour mettre en œuvre les recommandations de Maradi en mutualisant les efforts de nos FDS pour des opérations conjointes de ratissage des frontières.
Zakari Oumarou a mis en exergue la nécessité de la coopération avec le Nigeria pour faire face au grand banditisme dans la mesure où aucune partie ne peut relever ce défi sans l’autre. C’est pour cette raison, sous la houlette de nos chefs d’Etat à savoir les Président Mohamed Bazoum et Muhmmadu Buhari, une rencontre réunira bientôt à Sokoto les gouverneurs de Maradi, Katsina, Zamfara et Sokoto.
Parlant des efforts de notre pays face à l’insécurité frontalière, les autorités ont déployé un nombre important des FDS, les effectifs ont même été triplés à la date d’aujourd’hui, a précisé le gouverneur de Maradi.
S’agissant des déplacés, Zakari Oumarou a contesté les chiffres avancés par les humanitaires. Pour une estimation rigoureuse, les autorités ont déployé les agents d’état civil sur le terrain pour brosser le vrai état des lieux. Les résultats de cette évaluation sont incessamment attendus avant l’arrivée du Président Bazoum à Maradi, a confié à la presse le gouverneur Zakari Oumarou.
Abdoul Aziz Moussa, envoyé spécial à Maradi