La semaine dernière a été marquée par une spéculation savamment entretenue autour d’un projet de construction d’un bâtiment par l’Assemblée Nationale. Scandale pour les uns, débat de caniveaux pour les autres et une tempête dans un verre d’eau pour les avertis. Retour sur ce qui a été pompeusement appelé ‘’l’hôtel des députés’’.
Les locaux de l’Assemblée Nationale n’offrent plus assez de bureaux pour le travail parlementaire depuis bientôt deux décennies. Et ce, à cause d’un accroissement de l’administration parlementaire lié à l’évolution de celle-ci tant en nombre qu’en besoin de technicité toujours plus pointue. Le souci d’efficacité du travail parlementaire qui aujourd’hui nécessite la présence de plusieurs spécialistes et le passage du nombre de députés de 83 à 113, puis à 171 ont mis au jour la nécessité pour le parlement de disposer de plus de locaux.
Il faut rappeler que c’est sous le magistère de Sieur Hama Amadou qu’il a été programmé de construire cinq (5) immeubles à savoir : l’immeuble des membres du bureau avec leurs cabinets, l’immeuble du Secrétariat général et les services rattachés, l’immeuble de la questure et services rattachés, immeuble des commissions générales et l’immeuble de l’Hôtel des députés. Selon le chronogramme de ce projet, il est prévu de construire un bâtiment après chaque 3 ans. Dans ce sens, l’immeuble des membres du bureau, du Secrétariat général et services rattachés et celui de la questure sont déjà opérationnels. Il reste donc à construire l’immeuble des commissions générales et l’immeuble de l’Hôtel des députés.
C’est ainsi qu’en 2012, l’idée de construire un bâtiment de type R+3 a germé avant de connaitre une modification au profit d’un R+4. Finalement c’est un contrat portant sur un immeuble de 7 niveaux avec un sous-sol pour un coût avoisinant les 15 Milliards de francs qui a été signé avec l’entreprise MIKA BTP contre une offre de plus de 16 milliards par Summa. Ce bâtiment est destiné à abriter les commissions générales permanentes et les présidents des groupes parlementaires. Les travaux devraient commencer en 2020 mais reportés faute d’inscription budgétaire suffisantes. Mais des sources bien informées, les discussions sont en cours par rapport aux modalités de paiement des 25 % des montants prévus conformément à l’échelonnement retenu. Une autre raison du retard accusé dans le démarrage des travaux, c’est aussi le fait que le site devant abriter les travaux n’a pas encore été remis officiellement à l’entreprise MIKA BTP. C’est dire que le projet de l’immeuble de l’Hôtel des députés qui fait grincer les dents n’est pas même à l’ordre du jour. Mais il importe de préciser qu’il est dans le starting-block du parlement nigérien.
A l’Assemblée nationale on insiste sur le fait que ce contrat prévoit l’équipement des locaux par le prestataire en plus de l’installation d’un système d’alimentation en énergie Solaire pour ainsi être au diapason avec la politique de protection de l’environnement. Mieux, une facilité de paiement a été conclue qui sera étalée sur 5 exercices budgétaires.
L’immeuble qui va émerger dans l’enceinte des locaux de l’Assemblée nationale (non pas à lazaret comme l’ont fait courir certains esprits malveillants) abritera les 7 commissions générales permanentes de l’institution. Il est question de mettre ces commissions parlementaires dans des meilleures conditions de travail.
Afin que ce nouvel édifice puisse sortir de terre, il est prévu de démolir les bâtisses se trouvant sur le terrain désigné pour l’accueillir. Il s’agit précisément de la trentaine de cases de passage de députés.
Dans cette perspective, une correspondance du Secrétaire Général de l’Assemblée nationale en date du 15 juin courant, informait les présidents des groupes parlementaires du démarrage prochain des travaux. Cette correspondance, dont nous avons obtenu copie, sollicitait les présidents des groupes parlementaires « de bien vouloir informer leurs collègues occupant des chambres à l’hôtel des députés de bien vouloir les libérer endéans dix (10) jours pour compter du 16 juin 2021 ». Aux dernières nouvelles, ces députés ont jusqu’au 31 juillet pour libérer les lieux.
Au vu de ce qui précède, il apparait clairement qu’il n’y a pas de quoi crier au loup. Il s’agit d’une intoxication qui a été utilisée par des esprits tordus pour un dessein inavoué. A notre humble avis, que l’Assemblée nationale se dote des bâtiments pour mieux remplir ses missions républicaines est une nouvelle censée réjouir les citoyens au lieu de chercher à vouer aux gémonies les initiateurs du projet. Il s’agit avant tout du lieu d’expression de la souveraineté du peuple !
Mais c’était sans compter avec certains de nos compatriotes qui ne se lassent de nourrir leur esprit de mauvaises nouvelles. Ils n’hésitent pas à en créer lorsque le cours normal de la vie ne leur en offre pas. Leur objectif ultime étant de ternir l’image de certaines personnes que l’Histoire a placées au-dessus de leurs petites manigances.
Ils ont échoués et c’est cela qui les attend dans cette entreprise. A vouloir trouver coûte que coûte des poux sur un crâne rasé, on finit par y perdre la vue. Il est peut-être temps pour eux de se raviser et chercher à se racheter une conscience.
Oumou Gado