A 72 heures de la fin des deux mandats du Président Issoufou, le premier Ministre, Brigi Rafini, était face aux médias publics et privés à l’Hôtel Radisson Blu de Niamey pour dresser le bilan d’une décennie de mise en œuvre du Programme de Renaissance. C’était en présence de l’essentiel de l’équipe gouvernementale et de plusieurs invités.
Dans son discours introductif, le Premier Ministre a, tout d’abord, commencé par rendre un vibrant hommage au Président de la République « pour la constante confiance placée au Gouvernement et le soutien dans l’accomplissement de notre mission ».
Des efforts considérables ont, en effet, été déployés par celui-ci, efforts qui, précisément, ont abouti à une nette amélioration de l’économie nationale.
Brigi Rafini a, aussi, salué le Chef de l’Etat pour son leadership grâce auquel cette amélioration n’aurait pas été possible surtout dans le contexte d’insécurité que vivent les Etats du Sahel et la pandémie du coronavirus qui s’est invitée pour ralentir les activités socioéconomiques au plan mondial.
En effet, notre pays, malgré les défis que lui imposent l’insécurité liée au terrorisme, les maladies comme la pandémie de la Covid-19, les changements climatiques et les pesanteurs démographiques, a fait « des avancées significatives dans plusieurs domaines ».
Le Chef du Gouvernement a expliqué dans sa brève allocution que ce bilan des dix ans de la Renaissance résume avant tout « l’essentiel de ce que retiendra l’histoire de l’évolution de la situation sociale, politique, économique et sécuritaire » au cours de la gestion du Président Issoufou.
Il « s’inscrit dans le cadre du respect des engagements du Président de la République en matière de redevabilité », a précisé Brigi Rafini. Les progrès accomplis bien qu’ils soient assez significatifs comportent la marque indélébile des défis relevés au cours de la décennie.
Le bilan dressé par le Premier Ministre est structuré en 3 chapitres : Le premier présente la performance globale de la mise en œuvre du Programme de la Renaissance, le deuxième volet dresse l’évolution de la situation économique et financière, le troisième consiste en l’analyse des principales réalisations et résultats par axe du Programme de la Renaissance.
Il faut, par ailleurs, souligner que la mise en œuvre du Programme de la Renaissance s’est effectuée au sortir d’une situation économique qui se caractérisait par une croissance moyenne de 4,9% au cours de la période 2000-2010. S’agissant des finances publiques de cette même période, le cadre budgétaire était stable mais la prise en charge des dépenses socioéconomiques essentielles était relativement faible. L’environnement des affaires, quant à lui, était peu attrayant, le Niger occupait la 174ème place sur 183 pays.
Au cours de la décennie 2000-2010, l’environnement sécuritaire était relativement stable dans la région du Sahel en général et au Niger en particulier. Ce qui présageait des perspectives favorables au développement socioéconomique du pays.
Il ne faudrait surtout pas perdre de vue que le taux de croissance démographique qui était de 3,3% faisait du Niger le pays qui a le rythme d’augmentation de la population le plus élevé du Monde.
La mise en œuvre du programme de la Renaissance a fait face aux chocs nés de l’apparition du terrorisme, de l’accentuation des effets des changements climatiques, le relèvement de la croissance démographique, la baisse récurrentes des courts des matières premières et l’apparition de la pandémie du coronavirus.
C’est dans ce contexte de la décennie 2011-2020 qu’une dynamique de la création de richesse s’est instaurée avec un taux de croissance moyen qui a tourné autour de 5,8% mais qui aurait pu atteindre 6,7% n’eut été l’impact négatif de l’apparition de la Covid-19.
Sur le plan sécuritaire, les efforts fournis en matière de défense et de sécurité ont porté sur le renforcement des capacités humaines et matérielles des FDS ainsi que la réalisation des infrastructures. Ces efforts ont contribué à assurer la sécurité des personnes et à défendre l’intégrité du territoire national. Le Niger a, en outre, consolidé sa coopération militaire avec ses partenaires et a marqué sa présence dans les initiatives sécuritaires de maintien de la paix.
Dans le domaine de l’accès à l’eau potable 2.237 points d’eau modernes ont été mis en service sur la période 2011-2020 chaque année contre 1.245 sur la décennie précédente. Environ 7 millions de personnes ont eu accès à l’eau potable du fait des investissements consentis en milieu rural. Du point de vue de l’hydraulique urbaine, le taux de desserte en eau en milieu urbain a graduellement évolué de 73,75% en 2010 à 90,14% en 2015, puis à 99% en 2020.
Pour assurer la sécurité alimentaire, la mise en œuvre de l’initiative « 3N » a permis d’accroître le potentiel des terres irrigables. Celles-ci sont passées de 94.733 ha en 2011 à 207.789 ha en 2020. Grâce à l’I3N, le taux de pauvreté a baissé en milieu rural en augmentant de 56% le revenu des populations.
Bassirou Baki Edir