Le Niger vit au rythme des joutes électorales. Depuis les lancements officiels des campagnes électorales municipales et régionales suivis des présidentielles couplées aux législatives, respectivement le 02 et le 05 décembre 2020, une atmosphère apaisée règne dans le pays.
Ce qui est inhabituel et exceptionnel dans l’histoire des élections générales, c’est bien avant le lancement officiel de la campagne que les accrochages entre militants de partis rivaux se multiplient et se perpétuent jusqu’à la veille des scrutins.
Mais, aujourd’hui, fort heureusement, les Nigériens assistent à une campagne électorale émaillée de violences verbales, essentiellement observées sur les réseaux sociaux. Des violences qui ont pris le pas sur l’échange démocratique et le débat contradictoire.
Les Nigériens sont appelés aux urnes le 13 novembre prochain pour l’élection municipale et Régionale et le 27 décembre pour les présidentielles couplées aux législatives.
Malgré la pandémie du Covid-19, les états-majors des partis politiques ont tenu à donner un cachet particulier à ce grand rendez-vous, de l’homme politique, avec le peuple.
La plupart des formations politiques, notamment les plus représentatives, ont procédé au lancement de leur campagne dans la nuit du 4 au 5 décembre, au niveau de leurs sièges respectifs.
Dans cet exercice, le PNDS Tarayya, sort du lot, en termes de mobilisation des ressources humaines et matérielles, pour inscrire en lettre d’or, cette campagne marquant le début des joutes électorales prochaines.
Au niveau de son siège sis au quartier Zabarkane, ils étaient des milliers et milliers de gens, hommes, femmes et enfants, à marquer de leur présence, le géant meeting, très riche en couleurs, organisé par la Direction de campagne dudit.
Dans les artères de la capitale, également, le rose, reste la couleur dominante, dans toutes les artères que nous avons arpentées.
Partout, dans la ville de Niamey, tout s’écrit, se lit et résonne en PNDS Tarayya.
Les gadgets publicitaires, tels les banderoles, les affiches, les écrans géants à bandes passantes, aux logos et insignes des différents partis en compétition, ornent la capitale. Question de moyens ou pas, le PNDS Tarayya, semble être le parti le plus préparé, pour cette démonstration de force.
Après le PNDS, les partis comme le MPN Kiishin kassa, le MPR Jamuhiriya, le parti RANAA, le parti génération Doubara sont autres des plus visibles en ce début de campagne électorale.
Les cortèges des différents partis, ont rendu l’atmosphère étouffante cette nuit-là, avec des embouteillages monstres, rendant ainsi la circulation difficile.
Cependant, seule fausse note enregistrée jusqu’ici, l’électrocution des militants d’un parti politique, en mission d’installation des banderoles sur le boulevard Tanimoune, ayant occasionné des pertes en vies humaines.
Au stade actuel, tout se déroule normalement en dépit de certains propos sur fond d’antivaleurs observés sur les réseaux sociaux. Heureusement que cela se réduit au monde virtuel.
Les partis politiques s’organisent selon leurs capacités ou moyens pour la conquête ou la conservation du pouvoir.
Le moment est venu où les partis politiques doivent vendre ou promouvoir leurs projets de société en menant la campagne sur les faits de société. Cela doit se faire sans violence, sans propos incendiaires ou extrémistes dans le respect des principes démocratiques.
Difficile d’avoir une campagne électorale sur la base d’un débat démocratique au Niger, car les candidats s’appuient sur l’instrumentalisation de la population, estime l’acteur de la société civile Danbagi Son Àllah.
Les candidats n’ont pas de projets de société à présenter à la population, ou s’ils en ont, ils ne savent pas les expliquer. La population est instrumentalisée, elle est analphabète, donc c’est l’instrumentalisation d’antivaleurs, que certains politiciens essaient d’exploiter, pour arriver à leurs fins. »
Le contexte nigérien est banalement violent, du reste, sur les réseaux sociaux.
Les personnalités politiques utilisent en grande partie le facteur ethnique pour mobiliser des voix. Ce qui amène effectivement certains discours potentiellement très dangereux. Donc le contexte nigérien, est banalement violent.
La campagne électorale est souvent agitée au Niger. Cela s’observe dans la circulation. Mais les joutes électorales doivent se dérouler dans le fair play, le respect de l’adversaire.
Mais notre religion islamique et nos valeurs socioculturelles est un fervent rempart contre toute forme d’animosité entre croyants. Les prières et prêches pour des élections apaisées au Niger, sont de toute évidence en train de porter leurs fruits. Les Nigériens sont conscients que ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise.
Bazo Maazou