Diffa vit au rythme frénétique d’une ville en chantier. Elle s’apprête à accueillir les festivités de la fête du 18 décembre 2020, date anniversaire de la Proclamation de la République. Reportage.
De nombreux engins vont et viennent, leurs moteurs surpuissants poussent des rugissements assourdissants. Des camions chargés de matériaux de carrière déversent leurs contenus et se referment sous le fracas des lames de leurs bennes. Des bétonneuses se tournent et se retournent, mélangent ciment, eau, sable et gravier pour en faire du béton. Des ouvriers s’activent à sortir de terre les beaux ouvrages qu’affichent en maquettes des tableaux reposant sur des chevalets en bois. Des groupes de femmes et de jeunes balaient et débarrassent les rues des tas d’ordures qui les étouffent. Bref, la ville vibre partout, trépigne sous le regard plein d’enthousiasme des habitants.
Du monument de la place des martyrs qui a atteint un taux d’exécution de 50% à la Cité ‘’Diffa N’glaa’’, en passant par le Palais du Chef de Canton et ses infrastructures connexes (à 85% terminés), la Mosquée du vendredi et son mur de clôture dans l’enceinte duquel une autre pour les femmes est en construction (taux global d’exécution 80%), le salon présidentiel et le poste de contrôle passagers de l’aéroport (taux d’exécution 70%), le stade régional et son aire de jeu sur laquelle sera installé du gazon synthétique (80% terminés), la MJC qui sera dotée d’une nouvelle salle de conférence et des aménagements internes et externes (taux d’exécution 65%), la Case de Passage Présidentielle à 92% terminée, la tribune officielle qui est en finition à 91,5%, le nouveau portique d’entrée de la ville de Diffa avec ses 9 m de hauteur qui est en phase de finition à 60%, partout, les acteurs impliqués dans la réalisation des différentes infrastructures travaillent avec le même entrain pour que Diffa soit prête pour accueillir dans de très bonnes conditions le Niger et, certainement, les personnalités étrangères qui voudront célébrer avec nous la fête de la République.
Au niveau de toutes les infrastructures déterminantes qui vont permettre à la fête d’être belle et la ville de Diffa plus que jamais coquette, les techniciens trouvés sur place ont donné l’assurance de pouvoir livrer les ouvrages que le Comité ‘’Diffa N’glaa’’ leur a confié la réalisation vers la fin du mois de novembre 2020.
Au rythme de croisière ainsi atteint par les préparatifs de la fête de la République, Diffa sera véritablement ‘’N’glaa’’ et sera, incontestablement, prête le jour du rendez-vous du 18 décembre 2020. Ce jour-là, elle émerveillera, c’est certain, ses futurs hôtes par la beauté qui sera la sienne.
Elle laissera derrière elle l’aspect de la petite cité de l’extrême sud-est du Niger, la ville paysanne sans attraits, boudée par les fonctionnaires à cause de son éloignement de la Capitale de notre pays.
Située, en effet, à 1350 km de Niamey, Diffa est comptée parmi les petites villes du pays où il ne se passe presque rien en termes de loisirs ou d’activités culturelles parce que pauvre en infrastructures modernes. Depuis 2015, pour enfoncer davantage le clou, un nouveau facteur est venu fragiliser le quotidien de ses populations : l’insécurité, avec l’avènement, bien évidemment, de la secte terroriste Boko Haram.
Heureusement, grâce à la bravoure incontestée de nos soldats et les moyens mis à leur disposition par les autorités de la 7ème République, la sécurité est en train de se rétablir dans la ville et le reste de sa région. Les activités économiques ont repris et les populations parviennent à vaquer à leurs occupations quotidiennes dans le calme.
Ce rétablissement progressif de la paix vient à point nommé, dira-t-on, puisqu’il coïncide avec le moment où la capitale du Manga entend jouer pleinement son tour à organiser la fête anniversaire de la Proclamation de la République.
A son tour de devenir, donc, une ville coquette grâce au programme de modernisation qui lui est consacré. D’un coût estimé à près de 100 milliards de F CFA, le ‘’Programme Diffa N’glaa’ s’étalera sur 3 ans.
Il a pour composante essentielle la construction des infrastructures qui donneront à Diffa un aspect de ville moderne avec toutes les commodités requises. Parmi ces composantes figure en bonne place un système de voirie urbaine qui aura une longueur totale de 20 km.
Il importe, par ailleurs, de rappeler, que le Programme ‘’Diffa N’glaa’’ vient après les Programmes ‘’Dosso Sogha’’ en 2014, ‘’Maradi Koliya en 2015, ‘’Agadez Sokni’’ en 2016, ‘’Tahoua Sakola’’ en 2017, ‘’Zinder Saboua’’ en 2018 et ‘’Tillabéry Tchandalo’’ en 2019. Lesdits programmes ont, incontestablement, permis à nos villes, chefs-lieux de régions, de devenir de véritables villes modernes où il fait bon vivre.
Bassirou Baki, envoyé spécial