Silencieusement, Zinder est en passe de devenir un second épicentre du covid 19 dans notre pays. Ces derniers temps, pas un seul communiqué quotidien du ministère de la santé publique sur la notification des cas positifs sans que Zinder ne soit cité. Si Niamey subit l’isolement sanitaire, c’est en raison du nombre de cas positifs identifiés. Preuve que le virus circule beaucoup. L’un des mécanismes pour freiner sa circulation, c’est de confiner la population à travers l’isolement et le couvre-feu sanitaires. Ces mesures énergiques complètent si bien celles portant sur la systématisation des gestes barrières comme le lavage des mains à l’eau et au savon ou au gel hydro alcoolique, le port des masques et la distanciation physique. Ces gestes barrières sont des gestes simples et payants. C’est le seul moyen pour faire face à cette pandémie qui n’a ni traitement ni vaccin.
Pourquoi ne pas instaurer l’isolement sanitaire de Zinder pendant au moins deux semaines, le temps de mieux évaluer la situation sur le terrain ? Certes c’est une mesure douloureuse mais nécessaire parce qu’elle participe de la sécurité collective. En tout cas, sur place, l’inquiétude des citoyens flambe au regard de la montée progressive des cas positifs. Qui sait le nombre de cas positifs non connus par les services de prise en charge ? Personne. C’est certainement beaucoup de malades qui meurent dans le silence absolu et qui auront eu le temps de contaminer des proches. En silence. En tout cas, à Zinder, on enregistre ces derniers temps des décès mystérieux. La même situation dramatique est constatée à Tessaoua. Peut-être aussi dans d’autres localités qui, comme Zinder et Tessaoua, sont frontalières du Nigeria où le covid 19 a pris pied. A Kano, par exemple, la situation semble hors de contrôle des autorités locales. Or les échanges humains et économiques entre Zinder, Tessaoua, Magaria, Maradi…, et Kano, Daoura, Katsina sont très étroits avec des aller et retour incessants et quotidiens dans les deux directions.
Il importe de constituer une ceinture sanitaire au niveau de la longue frontière avec le Nigeria, renforcer le contrôle des marchés, systématiser les gestes barrières par le déploiement des équipes mobiles de santé. L’implication des autorités administratives, municipales, coutumières, des médias et de la société civile est impérative tout comme la recherche continue des cas suspects. Il faut arrêter l’importation du virus et sa circulation. Il faut simplement dire stop au covid 19.
Tiemogo Bizo