Le Comité Exécutif National du PNDS-Tarayya vient de rendre publique une importante déclaration sur la polémique qui défraie la chronique autour de l’audit du Ministère de défense nationale. En substance, le CEN/PNDS apporte sa clarification et son soutien au Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou et le ministre de la défense Issoufou Katambe. Ci-dessous l’intégralité de cette déclaration.
Depuis quelques jours un certain débat fait rage au sein de l’opinion, à travers notamment les médias et les réseaux sociaux. Ce débat a pris un nouveau tournant avec la diffusion sur les réseaux sociaux d’un élément sonore contenant des propos du ministre de la défense nationale relatifs aux résultats d’un audit portant sur la gestion de son ministère. L’audit en question, faut-il le rappeler, a été commandé par le Président de la République qui en nommant Issoufou Katambé à la tête du ministère de la défense nationale l’a expressément chargé d’assainir une gestion financière qui manifestement en a grandement besoin selon ce qu’il en savait.
Faut-il également rappeler qu’à l’état actuel des choses, le rapport de cet audit est provisoire et que la prochaine étape de son cours consistera, conformément aux dispositions légales pertinentes, dans le droit des acteurs mis en cause d’y porter leur contradiction au moyen de tous les éléments de justification en leur possession ? C’est seulement après cette étape cruciale que le rapport de l’audit sera définitif et que son contenu revêtira une forme achevée. Tout ce qui sera fait par la suite est défini par une législation très précise à cet égard.
Faut-il enfin rappeler que les propos du ministre Katambé dont il est question étaient des propos tenus en cercle restreint, enregistrés à son insu ? Comme tous les propos tenus en pareilles circonstances, nullement destinés à une diffusion publique, ils ont pu revêtir par moments un caractère excessif.
C’est sur la base de ces éléments qu’une grande campagne de dénigrement s’est mise en place faisant le procès du régime et de notre parti, sur le thème de sa corruption non plus seulement supposée mais tout simplement avouée. Et cela dans le contexte actuel de la guerre contre le terrorisme où l’argent destiné à l’effort de guerre serait ainsi détourné, exposant les soldats au dénuement et à la mort.
Comme à leur habitude, les mêmes acteurs en proie au même syndrome de l’illusion de la bataille ultime ont sonné l’hallali partant chacun de leur déclaration radicale, convaincus qu’ils sont de tenir cette fois-ci définitivement le bon bout. Ces acteurs décidément incorrigibles et amnésiques oublient qu’ils avaient pensé exactement la même chose et s’étaient comportés de la même façon hystérique à propos de ce qu’ils avaient appelé l’affaire Charlie en janvier 2015 et à l’occasion de la loi des finances 2018 « satanique » instituant selon eux un impôt sur l’héritage des orphelins.
Le comité exécutif national du PNDS- Tarayya salue l’initiative du président de la République de procéder à cet audit, lequel n’est pas au demeurant un cas isolé.
Il l’encourage à traiter ce dossier conformément aux dispositions légales pertinentes et l’exhorte à lutter de façon implacable contre la corruption et les détournements des deniers publics dans tous les compartiments de l’administration de l’Etat et ses démembrements.
Le comité exécutif national exhorte le gouvernement à réviser les règles de passation des marchés dans les secteurs de la défense et de la sécurité où le principe du secret défense donne parfois cours à des pratiques malsaines.
Le Comité exécutif national soutient le camarade Issoufou Katambé et l’encourage à mettre en œuvre les instructions à lui données par le Président de la République pour assainir la gestion des ressources financières mises à la disposition de son ministère.
S’agissant de ceux qui pensent qu’ils ont désormais une aubaine pour instruire contre notre parti le procès de sa mise à mort, nous leur disons que cette fois encore ils se trompent et qu’il va leur falloir prendre leur mal en patience, le rendez-vous entre eux et nous étant fixé pour le 27 décembre 2020 devant le tribunal du peuple souverain.
Notre parti, le PNDS-Tarayya est très fier de son action à la tête de l’Etat, dans bien des domaines et en particulier dans celui de la sécurité. Avec nos différents alliés au sein du gouvernement, sous la conduite toute de rigueur et de patriotisme du Président Issoufou nous avons mené en la matière une politique dont le plus grand des résultats c’est que notre pays tienne admirablement bon, malgré un environnement régional des plus défavorables. En effet le Niger est le seul pays qui fait face à deux foyers du terrorisme international à la fois : le foyer terroriste de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad et le foyer de l’Etat islamique dans le grand Sahara(EIGS) dans le nord du Mali. À cela il faut ajouter le fait que notre pays a une longue frontière avec la Libye, d’où est absente toute forme d’Etat, à la merci plutôt de bandes criminelles prospérant de trafics de toutes sortes et notamment du trafic des armes. Il faut aussi ne pas oublier les différents foyers des grands bandits armés sévissant tout le long de la frontière de Maradi avec les États de Katsina, Zanfara et Sokoto au Nigeria.
Malgré cette situation si singulière, et les défis qui la caractérisent notre pays tient bon parce que le Président Issoufou a toujours été habité par la conviction que la sécurité est le premier service à délivrer aux populations. Et il l’a assuré avec sérieux et méthode.
Il l’a fait en accroissant les effectifs des forces de défense et de sécurité : ainsi de 2011 à aujourd’hui, les effectifs de l’armée sont passés de 10803 à 24457, ceux de la Gendarmerie sont passés de 5320 à 7784, ceux de la Garde sont passés de 6989 à 10603, ceux de la Police sont passés de 4272 à 10621.
Il l’a fait en améliorant substantiellement les salaires et le régime des primes et indemnités des personnels des forces de défense et de sécurité.
Il l’a fait en améliorant radicalement leur équipement. Le nombre et la qualité des véhicules dont disposent aujourd’hui les FDS sont des choses ostensibles même pour l’observateur le plus distrait.
Ce sont plusieurs centaines de véhicules qui sont quotidiennement en patrouille, sur l’ensemble du territoire que ce soit dans les zones d’insécurité ou les zones paisibles.
Il n’y a que sous notre régime qu’ont été acquis des avions de chasse ou des hélicoptères de combat sortis d’usine. Jamais notre armée n’avait auparavant disposé de centaines de véhicules blindés.
Malgré l’accroissement des effectifs, jamais l’habillement des forces n’a été d’aussi bonne qualité, ni le ratio homme- arme aussi élevé. Un tel ratio n’a jamais été atteint par le passé.
Si notre armée a connu des revers douloureux à Inates et à Chinagodar, ce n’était nullement dû à des problèmes d’effectifs ou d’équipements, comme le soutiennent certains qui ont l’indécence de faire de la politique même avec le drame des autres. Les enquêtes de la gendarmerie ainsi que ceux du commandement de l’armée diligentées après ces événements tragiques n’ont rien relevé dans ce sens, bien au contraire. La vérité, c’est que ces postes militaires de reconnaissance (PMR) datant des années 1980, en position statique, adossés à des villages ont perdu toute pertinence dans le contexte actuel d’un ennemi non pas virtuel mais bien réel et de surcroît très mobile et bien entraîné par des terroristes professionnels venus de théâtres de guerre lointains. La preuve, c’est qu’avec le démantèlement de ces PMR et le nouveau concept de leur projection plutôt dynamique, nos forces ont réoccupé tout le terrain et ont inversé littéralement le rapport de forces, avec à la clé un bilan fort remarquable que nous saluons chaleureusement. Ainsi la sécurité est revenue plus rapidement qu’imaginée dans le nord de la région de Tillaberi.
Tous ces efforts dans le domaine de la sécurité, en résonance avec des efforts similaires dans d’autres domaines comme l’éducation, la santé, les infrastructures routières et énergétiques, la modernisation des villes, etc ont été réalisés sans que la base de notre économie ait connu de changement fondamental. Si avec notre arrivée au pouvoir nous avons en effet pu bénéficier de recettes fiscales dans le secteur du pétrole, celles-ci sont du niveau de celles que nous avons perdues dans le secteur de l’uranium frappé par la baisse de la production et du prix de ce minerai depuis l’accident de Fukushima au Japon en 2011.
Nos compatriotes imaginent-ils seulement ce que nous aurions pu faire si cette épreuve sécuritaire ne nous avait imposé d’y sacrifier tant de ressources ? Nous ne sommes pas peu fiers par ailleurs de savoir que cette épreuve nous est imposée par notre voisinage, mais nullement par des facteurs en rapport avec notre gouvernance.
À ceux qui pensent instruire contre nous ce procès sur le thème de notre corruption, nous leur répondons que ceux qui sont en quête de richesses à travers le pouvoir s’y attachent de façon pathologique en utilisant tous les subterfuges pour ne pas le quitter. Le Président Issoufou, homme d’honneur a quant à lui, encouragé la tenue du congrès de son parti deux années avant le terme de son mandat pour que celui-ci désigne son candidat à l’élection présidentielle. Cette élection sera pour la première fois organisée sur la base d’un fichier biométrique où prévaudra rigoureusement la règle d’un homme une voix.
Le comité exécutif national du PNDS réaffirme son soutien aux FDS pour les sacrifices qu’elles consentent avec vaillance et patriotisme dans le cadre de cette épreuve à laquelle notre pays est soumis de façon totalement injuste.
Fait à Niamey le 4 mars 2020
Vive le PNDS- Tarayya,
Vive le Niger