Défendons l’Égalité, la Justice et la Dignité Humaine
Par Eric P. Whitaker, Ambassadeur des États-Unis au Niger
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, au terme de l’Article Premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 10 décembre 1948. L’Ambassade des États-Unis se joint à la communauté internationale pour célébrer la Journée des Droits de l’Homme, le 10 décembre, qui marque cette année le 71ème anniversaire de la Déclaration. À l’époque, la Déclaration était un document jalon qui proclamait les droits inaliénables auxquels chacun a intrinsèquement droit en tant qu’être humain – sans distinction de race, de couleur, de religion, de sexe, de langue, d’opinions politiques ou autres, d’origine nationale ou sociale, de propriété, de naissance ou autre statut.
La Déclaration établit des valeurs universelles et des normes communes pour tous les peuples et toutes les nations. Elle établit la dignité et la valeur égales de chaque personne. Les principes énoncés dans la Déclaration sont aussi pertinents aujourd’hui qu’ils l’étaient en 1948. Grâce à la Déclaration, la dignité de millions de personnes a été érigée en tant que fondement d’un monde plus égal et plus juste. Bien que sa promesse n’ait pas encore été pleinement réalisée, le fait même que la Déclaration ait résisté à l’épreuve du temps témoigne de l’universalité durable de ses valeurs perpétuelles d’égalité, de justice et de dignité humaine.
Les États-Unis ont suivi les principes de la Déclaration en adoptant des lois pour protéger les droits de l’homme – le Civil Rights Act, l’Americans with Disabilities Act, le Lilly Ledbetter Fair Pay Act, pour n’en citer que quelques-uns – parce que les Américains croient, comme il est inscrit dans la Déclaration d’Indépendance des États-Unis, que tous sont créés égaux.
L’Ambassade des États-Unis a entrepris des efforts au Niger pour promouvoir les droits de l’homme, l’égalité et la justice. Nous mettons en œuvre des programmes, en partenariat avec le gouvernement, les organisations non-gouvernementales, la société civile et les membres de la communauté, qui améliorent la transparence et la redevabilité des institutions gouvernementales quant aux réponses apportées aux besoins des citoyens. De plus, nous soutenons les efforts qui encouragent des élections libres et équitables en 2020 et la transparence des opérations gouvernementales. Par exemple, l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) contribue à accroître la responsabilisation dans les réformes des politiques de sécurité en soutenant la communication du gouvernement avec les citoyens dans les zones d’insécurité. Un partenariat solide entre les forces de sécurité et les citoyens est nécessaire pour lutter contre les organisations extrémistes violentes et améliorer la sécurité des communautés. Pour ce faire, les forces de sécurité doivent renforcer la confiance compte tenu des allégations de corruption et d’inefficacité passées.
Pour renforcer cette confiance et assurer une plus grande transparence dans les opérations des forces de sécurité, l’USAID renforce la capacité des médias et des organisations de la société civile à surveiller et à rendre compte des questions liées à la sécurité. Les liens directs créés par l’USAID entre les forces de sécurité et les communautés, y compris les comités de surveillance des citoyens (ou Comités de Veille Citoyen – CVC), améliorent la communication et favorisent des partenariats plus solides. Les mécanismes d’engagement civilo-militaire comprenaient la création de huit dialogues civilo-militaires dans les régions de Tillabéri, Diffa et Zinder avec 256 participants, dont 71 femmes; l’élaboration de plans d’action pour l’amélioration des services de sécurité offerts; la création d’une coalition régionale de femmes de Diffa engagées dans le dialogue de paix; et six espaces de dialogue civilo-militaire créés dans les communes de Ouallam, Tillabéri, Abala, Sanam, Téra et Kokorou impliquant 104 personnes. 12 messages éducatifs réalisés et diffusés sur 12 radios communautaires ont atteint plus de 15 000 citoyens dans les régions de Diffa et de Tillaberi. Nos collègues militaires dispensent une formation aux Forces Armées Nigériennes, notamment à la police et à la gendarmerie, pour mettre l’accent sur l’état de droit et veiller au respect des droits de l’homme dans toutes leurs activités.
Notre Initiative de Gouvernance Stratégique s’associe à la police du Niger pour élaborer une politique et une formation appropriées pour lutter contre le harcèlement sexuel à l’École de Police. Nos collègues juristes du Département Américain de la Justice travaillent en étroite collaboration avec les Ministères de l’Intérieur, de la Défense Nationale et de la Justice pour veiller à ce que les affaires pénales soient poursuivies en temps opportun, dans le respect des droits des victimes et des accusés, tout en protégeant tous les citoyens du déni arbitraire de vie, de liberté ou de propriété. Nous venons de mettre en place un processus permettant aux autorités civiles et militaires de présenter avec succès des preuves devant les tribunaux pour des poursuites contre le terrorisme.
La Déclaration universelle des droits de l’homme nous donne tout pouvoir de défendre nos propres droits et ceux d’autrui. Nous pouvons agir au niveau individuel dans nos propres vies quotidiennes dans nos maisons, nos écoles, nos lieux de travail et nos communautés pour défendre les droits qui nous protègent tous. Comme l’a dit Eleanor Roosevelt, défenseure infatigable des Droits de l’Homme et Présidente de la Commission des Droits de l’Homme qui a rédigé la déclaration : « Où, après tout, les droits de l’homme universels commencent-ils ? Dans les petits endroits, près de chez eux – si proches et si petits qu’ils ne peuvent être vus sur aucune carte du monde. […] À moins que ces droits aient un sens là-bas, ils ont peu de sens n’importe où. Sans une action citoyenne concertée pour les défendre près de chez nous, nous chercherons en vain des progrès dans le plus grand monde. » Ensemble, nous pouvons défendre l’égalité, la justice et la dignité humaine pour garantir les droits humains de tous.
Fait à Niamey, le 09 Décembre 2019