L’année scolaire 2018-2019 est à son terme. Constat : la boucle des examens de fin d’année vient de clore la page de cette année qui a montré de toutes les couleurs sauf blanche. S’il faut noter que celle-ci est loin d’être une année réellement perturbée eu égard à ce qu’on a vécu l’année dernière, les résultats par contre n’ont guère répondu aux attentes des acteurs, tant malgré l’épuisement des programmes et l’effort du gouvernement, les résultats au finish semblent laisser beaucoup d’acteurs sur leur soif.
En attendant de la publication générale et officielle par les ministères en charge de l’éducation nationale, les quelques résultats du Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC) et du Baccalauréat recueillis à Niamey et à l’intérieur du pays montrent à suffisance que ceux-ci sont mitigés. Par exemple au CSP Ibn Battouta de Tahoua ville, où sur les 93 candidats qui ont été présentés au BEPC, seuls 33 sont admis, soit un pourcentage de 35,48%. Un résultat qui montre que le travail n’est pas ce que l’on attendait de ces élèves qui, il faut le dire, ont eu un maximum de bagages pouvant les aider à réussir aux épreuves à eux, soumises. Le proviseur de la dite école a relativisé pour ainsi dire « c’est un peu acceptable par rapport à l’année passée». Faisant allusion aux résultats de l’année dernière qualifiés de catastrophiques, dans son établissement CSP Ibn Battouta à Tahoua. A Niamey, au CSP Lamartine les résultats sont mieux qu’ailleurs. Selon le surveillant Arzouma Seydou : « les élèves au BEPC ont plus travaillé que ceux du Bac. Au BEPC sur 111 candidats présentés, 85 sont admis soit un pourcentage de 77%. Par contre au BAC a-t-il laissé entendre, «ça n’a pas marché, puisqu’il y a eu seulement 3 admis sur 13 présentés». Malgré un résultat plus ou moins mitigé, celui-ci pense que les élèves les ont énormément déçus. Car disait-il : « au vu du programme qui a été exécuté au cours de cette année, je dirai que c’est décevant, parce que cette année il n’y a pas eu beaucoup de débrayage comparé à l’année précédente. Avec tout ça le taux de réussite n’est pas ce qui est attendu. On n’est vraiment pas satisfait».
D’un établissement à un autre les appréciations des uns et des autres se mesurent parallèlement à ce qu’ils attendent de leurs apprenants. Mais toujours est-il que ces derniers n’ont pas surpris tous les acteurs du système éducatif. Des parents interrogés avouent leur déception pour ce qui est du rendement des élèves aux différents examens, notamment le PEPC et le BAC, tant la folie des élèves est plutôt tournée vers smarts phones et non vers leurs cahiers. Puisqu’ à dire vrai, l’apaisement cette année scolaire 2018-2019 devait plutôt être un facteur favorable à un taux de réussite très élevé. Un des acteurs du monde scolaire interrogé sur la question affirme que «c’est une année scolaire apaisée que nous avons connue ». Certes, des mouvements d’humeur il y en a eu, mais les scolaires ont vite compris la nécessité de capitaliser les acquis et de voir l’intérêt général primé sur les désidératas et autres revendications superflues. Après tout n’est-ce pas l’avenir de la jeunesse qui est l’enjeu primordial? Raison de plus qui pousse notre interlocuteur à suggérer que le système éducatif nigérien soit revu pour un rendement qualitatif. En tout cas, il reste à savoir si ceux qui constituent le noyau du système éducatif, c’est-à-dire les élèves eux-mêmes mesurent l’ampleur du devoir qui est le leur pour finalement en prendre conscience.
Sur toute la ligne, même si rien n’est parfait, les enseignants pourront enfin se frotter les mains d’avoir donné le meilleur d’eux durant une période de neuf mois presque, sans toutefois bomber les torses que la mayonnaise a pris. En effet si déception il y en a de part et d’autre, il faut reconnaitre qu’en tout état de cause c’est une question de responsabilité qui se pose, dans la mesure où une seule personne ne forme pas le système éducatif. C’est avant tout, les élèves, les parents, les enseignants, le gouvernement et les partenaires techniques et financiers qui constituent la chaine. Ailleurs, quand il y a échec on dira que c’est tout le système qui a été défaillant y compris les enseignements reçus. Il faut tout simplement revivifier l’école nigérienne.
Koami Agbetiafa