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Fin de saga à Lumana : Le juge constate la déchéance de Hama Amadou

Dans la saga du parti Lumana FA, Hama Amadou vient de connaitre l’épilogue de sa carrière politique comme Abdou Labo qui a su prendre stoïquement son mal en patience en temps réel. Hama l’aura voulu diront certains car sa dernière décision de suspendre Oumarou Noma constitue une de trop. Dos au mur, Sieur Oumarou Nama a simplement amené l’affaire auprès du juge qui vient de trancher en sa faveur.

On peut lire clairement dans l’attestation d’ordonnance rendue  ce vendredi 26 juillet 2019 au tribunal de grande instance hors classe de Niamey  que le juge : « Constate la déchéance de Monsieur Hama Amadou de la présidence du parti Moden Fa Lumana Africa à la suite de sa condamnation à 1 an d’emprisonnement par arrêt n°31/17 du 13/03/2017 de la Cour d’Appel de Niamey. Constate qu’il n’a pas qualité pour agir au nom du parti Moden Fa Lumana. Déclare nulle et nul effet la décision prise par Hama Amadou le 19 juillet 2019 ayant pour objet « requête des 2/3 des membres » ; Ordonne l’exécution provisoire de la décision ; condamne Hama Amadou aux dépens. Avis d’appel 15 jours». En substance l’on retient du délibéré du jugement en référé de ce que  le juge rejette les exceptions soulevées par la défense de Hama Amadou et constate la déchéance comme demandé et annule la décision de la lettre de retrait de l’intérim.

Les observateurs avertis n’étaient guère surpris depuis la rocambolesque lettre de Hama Amadou qui retirait sa confiance au président par intérim qu’est Noma Oumarou. Et le juge travaillant sur la base des textes du parti, il ne pouvait que constater la réalité en ce sens qu’il n’y a que les noms de Noma et consorts qui y figuraient.

Trahison ou légitime défense d’ Oumarou Noma ?

Quoi qu’on dise, il faut saluer la dignité et la résistance du Sieur Oumarou Noma de n’avoir jamais envisagé de trahir le premier Hama Amadou malgré son bon droit de le faire. En effet, certains militants de Lumana Fa l’ont publiquement exprimé : Hama Amadou était mal inspiré de dégainer le sabre en premier contre celui qui détenait la carte maitresse pour l’achever politiquement. Mais de sources bien informées, cette décision de Hama Amadou était tirée par les cheveux tant la pression et les menaces de l’aile Soumana Sanda étaient réelles. C’est acculé qu’il est depuis son exil doré que Hama Amadou aurait cédé au chant de sirène de ceux qui prétendent avoir la légitimité au détriment de la légalité. Et la suite est connue : Hama Amadou avait ce faisant réunit tous les éléments de l’incendie au sein de Lumana. Et les dégâts sont énormes puisqu’ils ont couté la vie politique au gourou de Lumana Fa. C’est dire que Oumarou Noma n’a posé qu’un acte humainement intelligible puisque ses pourfendeurs ont voulu l’humilier en le remerciant comme un mal propre du parti qu’il a créé lui-même. Et très certainement la peur a certainement changé de camp puisque les adversaires de Noma se rendront compte à l’évidence qu’on ne joue pas avec le feu.

The game is over pour Hama Amadou

Avec cet autre  revers judiciaire de ce vendredi 26 juillet 2019 pour Hama Amadou autant dire fin de partie pour le leader de Lumana Fa car comme pour le cas de Abdou Labo,  le juge vient de constater sa déchéance et son incapacité à diriger un parti politique au Niger. Il faut dire cela n’a que trop durer puisque le régime en place a refusé de faire constater cette déchéance et à Lumana par crainte de réprésailles personne n’a osé poser le débat. Il a suffi que le concerné lui-même à savoir Hama Amadou crée les conditions pour que Noma saisisse l’occasion pour laver l’affront avec la plus belle arme qu’il détient.

En effet, depuis son exil doré parisien, Hama Amadou rêve toujours d’insurrection, du renversement  par la force du régime démocratiquement élu du président Issoufou Mahamadou, appelant, la société civile, les scolaires,  les partis politiques et autres couches de la société à la mobilisation générale pour en finir une fois pour toutes avec les institutions de la République que le peuple nigérien s’est librement choisi. En prenant des risques mesurés dans sa zone de confort, il entend utiliser des moutons de panurge pour braver la justice nigérienne et l’autorité de l’Etat. Du moins, lui et ses affidés ont eu le temps de chanter comme des perroquets le serment de Lumana Fa de faire de lui son candidat en 2021.

Mais à partir du moment où sa déchéance politique vient d’être constatée, il y a lieu de se demander comment sa prétention d’être candidat aux élections de 2021 pourra échapper aux mailles de la Cour Constitutionnelle seule institution habilitée à valider les candidatures aux élections présidentielles ?

Les choses sont désormais très claires dans l’esprit de tout républicain que pour Hama Amadou the game is over. Toute tentative de vouloir ramer à contre-courant des lois et règlements de la République placera très certainement Hama Amadou dans une posture anti républicaine et sera traité comme étant en conflit avec la loi.

Il est certes permis de rêver mais au stade actuel du dossier de Hama Amadou, tout esprit averti sait que la prétention de Hama Amadou et ses sbires relève plus de la géomancie que de la rationalité politique.

En un mot comme en mille, désormais Hama Amadou n’a que deux choix : soit créé un nouveau parti et faire de Soumana Sanda ou un autre miltant candidat de son futur parti ou bien changer de carrière car sa défiance contre Oumarou Noma l’a amené a précipité sa perte totale. Ce qui fait de lui aujourd’hui ‘’a big loser’’ ou tout simplement un perdant.

Abdoul Aziz Moussa