Le 12ème sommet extraordinaire de l’Union africaine consacré au lancement de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine, organisé le 7 juillet 2019 à Niamey a pris fin sur une note de satisfaction générale.
Outre la signature du traité de la Zone de libre échange continentale africaine par le Nigeria et le Bénin, cinq instruments ont été lancés pour rendre ledit traité opérationnel. Il s’agit concernant cette importante décision, des offres tarifaires, du mécanisme de monitoring visant à éliminer les barrières tarifaires, du système numérique de dédouanement, entre autres. La deuxième décision, selon le président de la République Issoufou Mahamadou est le choix du pays qui doit abriter le siège du secrétariat de la zone de libre échange continentale. « Comme cela a été dit, c’est le Ghana qui a été choisi pour abriter ce siège », a-t-ilannoncé.
La troisième décision issue de ce sommet, c’est la date adoptée pour le début des échanges dans le cadre de la zone de libre échange continentale. « Cette date c’est le 1er juillet 2020 », a dit le président Issoufou Mahamadou. Pour ce faire, « nous prendrons toutes les dispositions pour qu’au 1er juillet 2020 les échanges entre nos pays se passent dans le cadre de la zone de libre échange continentale », a-t-il déclaré. La rencontre a également décidé d’adopter une journée de l’intégration africaine. « Cette journée ça sera le 7 juillet pour commémorer chaque année l’importante journée que nous avons vécue aujourd’hui », s’est-il félicité. La deuxième phase des négociations qui portent sur les investissements, sur la concurrence et la propriété intellectuelle a aussi été au centre des décisions prises lors du sommet de Niamey. « Là aussi nous avons donné des instructions aux négociateurs pour que les négociations sur cette phase se terminent en décembre 2020 », a indiqué le champion de la zone de libre échange continentale africaine.
Une journée historique
La journée du 7 juillet 2019 sera gravée à jamais dans l’histoire du Niamey, celle de l’Afrique et surtout pour les panafricanistes. « La journée que nous avons vécue aujourd’hui est une journée véritablement historique », a dit le président Issoufou Mahamadou. Et pour cause ! « Cette journée est l’aboutissement de combat de plusieurs générations de panafricanistes, depuis Marcus Garvey qui avait initié le mouvement du retour », en passant , par le congrès de 1919, « qui était le premier congrès panafricaniste qui a été tenu à Paris en marge de la conférence de paix de Versailles mettant fin à la première Guerre mondiale (….) jusqu’aux premières réunions des panafricanistes des premiers états indépendants d’Afrique et en fin jusqu’à la création de l’OUA qui a été transformée en UA », a-t-il expliqué.
« Aujourd’hui nous avons un point de départ qu’il ne faut jamais perdre de vue », a-t-il indiqué. «Ce point de départ, c’est la situation actuelle que nous avons eu à diagnostiquer dans l’agenda 2063. Nous sommes 55 Etas, 55 marchés, ça veut dire que l’Afrique est dans une situation où ces marchés sont fragmentés. Nous avons 84 000 km qui nous sépare qui sont autant d’obstacles au commerce, aux échanges entre nos différents pays », a expliqué le président de la République soulignant que « nous avons un niveau de commerce intra africain de 15% alors qu’il est de 70% en Europe, 50% en Asie, 20% en Amérique latine ».
Telle est en somme la situation dans laquelle se trouve l’Afrique, « une situation qui a été figée pendant des décennies mais nous avons décidé de sortir de cette situation en brisant des barrières tarifaires, en brisant des barrières non tarifaires », a rassuré le Chef de l’Etat qui n’a pas manqué de souligner que la zone de libre échange continental n’est pas un projet isolé. « C’est un projet parmi tant d’autres de l’Agenda 2063 qui a beaucoup de projets phares », notamment des projets qui portent sur les infrastructures, l’industrie. « C’est tout ces projets emblématiques qu’on va mettre en parallèle avec la zone de libre échange continental », a conclu le président Issoufou.
Almoustapha Boubacar