Sanoussi Mahaman est acteur de la société civile nigérienne et consultant indépendant en gouvernance locale, en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent, en autonomisation des femmes et jeunes en gouvernance des Organisations de la société civile (OSC). Dans l’entretien qui suit il donne son point de vue de citoyen sur le débat de la motion de censure par les députés nationaux.
Niger Inter : En tant qu’acteur de la société civile quelle est votre réaction sur la motion de censure de l’opposition discutée le jeudi 27 juin dernier ?
Sanoussi Mahaman : la motion de censure est un exercice constitutionnel, un mécanisme démocratique qui peut être utilisé dans un régime semi présidentiel conformément à la constitution en vigueur, pour mettre en cause la responsabilité du gouvernement devant le parlement.
Elle est venue à point nommé au vue des problèmes de gouvernance qui minent notre pays. Mais force est de constater que, certaines préoccupations des citoyens nigériens telles que le refus d’organiser les élections locales et la présence des bases militaires étrangères ne sont pas prises en compte par la motion de censure en question.
Quelle est votre appréciation du débat général sur cette motion de censure ?
Sanoussi Mahaman : la qualité du débat est largement en deçà de nos attentes. Les différentes interventions notamment celles des parlementaires de la majorité mettent en exergue le non-respect du principe de séparation des pouvoirs mais aussi les dispositions de la constitution de 7ème république, relatives à la mission de l’Assemblée Nationale, celles qui consacrent le caractère personnel du vote d’un député ainsi que la nullité de tout mandat impératif. Il faut aussi déplorer l’absence de l’ancien président de la République, son Excellence Mahamane Ousmane, parlementaire de l’opposition et signataire de la motion de censure en débat.
Quelle leçon avez-vous tirée de cette motion de censure ?
Sanoussi Mahaman : A mon avis il faudrait renforcer les capacités des parlementaires nigériens sur les missions de l’Assemblée National, en gouvernance démocratique, en leadership et citoyenneté,
Le gouvernement doit prendre en compte les critiques objectives de l’opposition pour améliorer la qualité de sa gouvernance.
L’opposition aussi doit accepter certaines vérités de la majorité afin d’être plus constructive.
A l’avenir, éviter des invectives et attaques contre des personnes nommément désignées.
Propos recueillis par Elh. M. Souleymane