Un Etat ne peut bien se connaitre lui-même et progresser qu’au contact des autres Etats, disait Jean Jacques Rousseau. Le Niger a décidé de se connaitre et de progresser en allant au contact des autres Etats par la tenue des grandes rencontres internationales sur son sol. Finie cette période d’un complexe longtemps entretenu où nous avions peur de faire venir les autres chez nous faute d’avoir les infrastructures adéquates. Fini ce Moyen-âge diplomatique pour le Niger où nous restons désespérément à la queue du peloton. Nous sommes à mille lieues de ce temps où le président Kountché s’inquiétait : « (…) des sommets de chefs d’Etat ou des Conférences internationales importantes ont lieu dans certains pays au détriment du Niger, du seul fait qu’il n’a pas d’infrastructures d’accueil dignes de ce nom » (Cf Kountché par ses proches d’Amadou Ousmane).
Le Niger a osé, et le voilà sur la rampe diplomatique continentale et internationale. Récemment, c’était la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) juniors que le Niger a accueillie avec une poule qui s’est disputée à Maradi. En juillet prochain, deux sommets des chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) vont se tenir successivement à Niamey : le premier qui mobilisera tous les chefs d’Etat et de très nombreuses personnalités internationales qui portera sur l’entrée en vigueur de la Zone de Libre échange continentale africaine (ZLECA) et le deuxième qui réunira un certain nombre de chefs d’Etat dénommé sommet de coordination qui tient compte du nouveau format des sommets de l’UA conformément à la réforme adoptée par l’organisation continentale, il y a quelques mois.
Au cours de cette année, deux autres événements d’envergure internationale sont inscrits à l’agenda : d’abord un colloque international sur le thème de l’Histoire générale de l’Afrique et la Renaissance culturelle africaine qui rassemblera des universitaires, des chercheurs, divers autres experts qui viendront des quatre coins du monde ; ensuite, la tenue du 3è sommet africain de la Fédération pour la Paix universelle (FPU), après ceux de Dakar et de Cape Town, pour parler de paix et de développement humain. La FPU a rang d’observateur au niveau des Nations unies.
En 2020, c’est l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) qui réunira, à Niamey, les ministres des Affaires étrangères de ses 57 Etats membres.
Toutes ces rencontres et celles qui suivront font et feront la fierté des Nigériens au-delà de tout esprit politique et partisan. Notre pays est aujourd’hui crédible, on doit s’en féliciter et s’en réjouir. C’est désormais un pays gagnant, un pays qui compte et continuera à compter, tous les jalons étant lancés.
Comme on le voit, c’est parti pour que le Niger accueille n’importe quelle rencontre internationale. Le Niger en a les capacités logistiques et humaines pour le faire et le réussir. Les capacités logistiques, ce sont toutes ces infrastructures qui répondent aux standards internationaux : hôtels, centres de conférences, aéroport international, etc. Capacités humaines, avec tous ces experts dans l’événementiel. Le Niger dispose d’un dispositif pertinent que beaucoup d’autres pays n’ont pas : c’est le Commissariat chargé de l’organisation des Grands Evénements (COGE). Il faut davantage le valoriser pour consolider les acquis des sommets de l’UA et bien prendre en charge avec davantage de succès les prochains challenges.
Tiémogo Bizo