Que se passe-t-il exactement sur nos routes, surtout dans les grands centres urbains à l’instar de Niamey? C’est une interrogation qui mérite d’être posée au regard de certains écarts. « Entre ce que nous enseignons et ce qui se passe sur la route en termes de pratique, c’est le jour et la nuit », nous confiait un moniteur d’une auto-école un jour en pleine discussion. Même s’il est vrai que c’est ces mêmes moniteurs qui nous enseignent que devant une situation difficile c’est le bon sens qui doit prévaloir, il est tout aussi impérieux de garder à l’esprit que nous devons faire tout notre possible pour appliquer ce que nous exige le code de la route.
Ce n’est qu’un secret de polichinelle, les heures matinales sont les moments d’intense circulation au point où l’on assiste à de sérieux embouteillages sur les différentes artères de la capitale. Tout le monde se presse pour rejoindre son lieu de travail. Les automobilistes, les motocyclistes et même les piétons ne sont pas en reste. Dans cette atmosphère d’empressement et d’envie de rejoindre le plus vite possible son poste de travail, les élèves ou encore les écoliers, les plus petits notamment qui doivent marcher de la maison à l’école se retrouvent souvent devant une équation difficile à résoudre. En fait, il est souvent difficile pour ces élèves, voire très difficile pour les tout-petits de pouvoir traverser le goudron au moment où les automobilistes et les motocyclistes circulent à vive allure. Il est inconcevable que personne ne se soucie de ces élèves, ni les usagers ni les passants.
Pas plus tard qu’en début de semaine, une fillette s’est fait ramasser par une voiture personnelle sur la route de Lazaret en venant des sapeurs-pompiers aux environs de 8h du matin. La petite fille d’à peine une dizaine d’années gémissant par terre sur le goudron, a été heurtée par la voiture venant du carrefour des sapeurs-pompiers en allant vers Lazaret. Bien qu’elle ait seulement quelques égratignures sur ses membres inférieurs, les genoux plus précisément, la manière dont elle pleurait montre à suffisance qu’un diagnostic sérieux doit être fait dans un centre de santé afin d’éviter des complications qui pourraient avoir des effets sur elle à l’avenir. Les secours viendront après pour l’emporter.
Son tort c’est de n’avoir pas trouvé une tierce, une personne adulte pour l’aider à traverser cette voie très encombrée aux premières heures du matin. Son tort faudrait-il encore l’ajouter c’est de vouloir traverser la chaussée au mauvais moment. Ces écoliers les plus petits, vous les verrez souvent, les matinées aux jours de classe, debout au bord de la chaussée voulant traverser celle-ci. Il est inadmissible que les automobilistes ou encore les motocyclistes, voyant les piétons sur le passage clouté, ne daignent pas s’arrêter ni ralentir pour donner la priorité sinon la chance à ceux-ci de passer. La route étant une voie publique, c’est tous les usagers qui ont droit de passage. Les techniciens du génie civile ont bien fait de mettre des signaux visibles tout au long de la route. Les passages cloutés par exemple, donnent l’accès aux piétons de traverser la route à cet endroit. Même si aujourd’hui par endroit, il est difficile de voir ces traces sur la route, cela ne doit pas être une raison de se dédouaner de ce que le bon sens voudra que l’on fasse.
Sur le même tronçon, un usager faisait le constat la semaine dernière que des dos-d’âne ont été enlevés par qui ? On ne saurait le dire, alors que sur cette voie pourrait-on citer des écoles, un centre de santé et consort. Le lieu de l’accident était à environ quelques dizaines de mètres de deux dos-d’âne qui n’existent plus en ce jour. Ce qui est paradoxal, c’est que ces derniers ont été enlevés tandis que la plaque qui signale leur présence reste figée au même endroit. Il importe que la mairie et sa voirie fassent amende honorable! Les citoyens tous sans exception ont besoin de se sentir en sécurité sur la voie publique. Qui sait? C’aurait été qu’il y ait encore de pareils dos-d’âne, ces drames n’arriveraient point, en tout cas, pas dans une telle circonstance.
Il urge que les autorités compétentes prennent des dispositions pour la sécurité de nos enfants comme ailleurs la circulation et les usagers tiennent comptent du passage des écoliers. On voit rarement ce geste citoyen où des volontaires aident les élèves à traverser la voie publique. Si on n’y prend garde on va assister à des drames au regard de l’indiscipline des uns et des autres dans la circuler.
En attendant, la prudence doit toujours être de mise sur la voie publique. Etre prudent, cela suppose également qu’on limite sa vitesse surtout en ville. Plus d’attention doit être donnée aux écoliers sur le point de traverser la route. Un geste à l’endroit des tout-petits est une empreinte de responsabilité.
Koami Agbetiafa