Les choses se compliquent pour l’ancien ministre de l’Intérieur Abdou Labo. Après avoir été déchu de son poste de président, il vient d’être exclu du parti CDS. Avec lui, le vice-président au titre de la région de Tahoua, Ibrahim Halilou.
Une réunion du bureau politique national de la Convention démocratique et sociale (CDS-Rahama), tenue le dimanche 12 août à Niamey, a décidé de l’exclusion de l’ancien président du parti, Abdou Labo. Réunit le dimanche 2 août, le bureau politique national « a pris acte de la décision n°123/18 en date du 26 juin 2018, du juge des référés qui a déclaré la déchéance du camarade Abdou Labo de la présidence du parti politique CDS-Rahama ». Pour le bureau politique national du parti « le camarade Abdou Labo, ancien président du parti CDS Rahama a perdu toute qualité d’un homme d’Etat et mérite en conséquence une sanction à la hauteur de sa turpitude ».
Face à ce constat, le bureau politique national du CDS-Rahama « décide de l’exclusion du camarade Abdou Labo du parti » à compter de ce jour, dimanche 12 août 2018. Il faut souligner qu’après sa déchéance du président du parti, l’ancien ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, Abdou Labo, certains militants du parti avaient décidé de lui faire allégeance, ce dont les nouveaux maitres à bord du parti, qui a vu élire le premier président démocratiquement élu post-conférence nationale souveraine, n’entendent en aucune manière accepter.
Réhabilitation d’un militant exclu
Outre la décision d’exclure Abdou Labo du parti, la nouvelle équipe dirigeante du CDS-Rahama a décidé de réhabiliter le vice-président au titre de la région de Zinder, le député national Moutari Kadri, exclu du parti en mai dernier. Le bureau politique déclare avoir « constaté » et « regretté » cette décision « intervenue en violation flagrante des statuts et règlement intérieur du parti ». Du reste, le bureau politique national dirigé par Me Boubacar Madougou « décide de l’annulation de cette décision du 6 mai 2018 et réhabilite le camarade Moutari Kadri, membre du bureau politique national dans la plénitude de ses fonctions de vice-président du parti au titre de la région de Zinder ».
Retour de l’ascenseur contre Abdou Labo
L’exclusion de Abdou Labo rappelle celle du premier président du parti, Mahamane Ousmane. En effet, divisé face au choix d’accompagner la candidature au deuxième tour de la présidentielle de 2011 du candidat de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN), Issoufou Mahamadou, voulu par Abdou Labo et celui voulu par Mahamane Ousmane, d’accompagner le candidat de l’opposition incarné par Seyni Oumarou, le parti s’est lancé dans une longue bataille juridique, dont Abdou Labo est sorti victorieux. Mahamane Ousmane fut exclu du CDS-Rahama et Abdou Labo devient le commandant de bord. En effet, fort de sa position de ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture durant le premier quinquennat du président Issoufou Mahamadou, ne s’est pas privé de trainer dans la boue son ancien camarade qu’il accusait d’être à la base de la dégringolade du parti aux dernières élections.
Sauf que quelques années après, l’ingénieur Abdou Labo est empêtré, à travers l’une de ses épouses, dans l’affaire dite de bébé importé du Nigeria dont l’épilogue est sa condamnation et au-delà, sa disqualification des compétitions électorales conformément au nouveau code électoral. Il vient ainsi de subir le même sort subi par Mahamane Ousmane.
Pour le nouveau maitre à bord du CDS-Rahama, Me Boubacar Madougou, l’heure n’est plus au débat stérile, mais de se mettre résolument au travail pour la tenue prochaine de la délégation nationale du parti afin de se préparer aux futures échéances électorales à venir.
Almoustapha Aboubacar