L’Asadho par la voix de son président jette des fleurs à Mamadou Issoufou et exhorte le chef de l’Etat congolais dont le second mandat a expiré depuis 2016 à faire de même.
L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho), par la voix de son président Jean-Claude Katende, exhorte le chef de l’Etat congolais Joseph Kabila à s’inspirer de l’exemple donné par le Chef de l’Etat du Niger, Mamadou Issoufou, qui vient de refuser de briguer un troisième mandat à la tête de son pays malgré les sollicitations de ses partisans.
Le chef de l’Etat du Niger est même allé plus loin en faisant arrêter deux jeunes de la société civile qui lui ont suggéré de briguer un troisième mandat ! Et c’est en flagrance que ces deux acteurs de la société civile de Zinder ont été jugés dans leur ville natale.
En appelant le président Issoufou Mahamadou à briguer un troisième mandat en 2021, Salissou Ibrahim et Issoufou Brah, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ne mesurait la gravité de leurs propos qui ont vite fait le tour des réseaux sociaux.
A la question de savoir pourquoi avoir tenu ces propos, le président de l’Union des jeunes nigériens pour le développement a répondu aux enquêteurs : « Nous sommes des jeunes citoyens qui ont apprécié pendant huit ans les actions de développement du président Issoufou Mahamadou. »
Après quatre jours de garde à vue, ces jeunes acteurs de la société civile ont été inculpés, selon le procureur du tribunal de grande instance de Zinder, pour avoir fait des propositions non agréées de former un complot pour détruire ou changer le régime constitutionnel.
Cette déclaration d’appel à un troisième mandat a été diversement appréciée au Niger. Mais pour Mohamed Bazoum, le président du parti au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) : « Un troisième mandat au Niger signifie un coup d’Etat. Nous sommes un parti qui a comme ambition de stabiliser le pays pour progresser. »
Le président Issoufou Mahamadou a promis et répété qu’en 2021, il organisera des élections libres et transparentes, et passera le témoin.
« Nous avons le devoir de protéger nos citoyens, même malgré eux ! Les responsables de la société civile ont décidé de passer outre, nous avons appliqué la loi. Le Niger est un Etat de droit, et moi je suis un démocrate convaincu. La preuve d’ailleurs : en 2021 je m’en vais, c’est mon dernier mandat ! Je ne vais pas triturer la Constitution ! Alors, quand j’entends des qualificatifs, « dictateur », etc., ça me fait sourire… Parce que moi, je ne me sens pas concerné », a dit le président du Niger.
Silence coupable
Cet exemple qui honore l’Afrique éprise de démocratie n’a pas laissé indifférent le président de l’Asadho qui se demande pourquoi en RDC, il est difficile au président J. Kabila de faire une déclaration de ce genre !
L’avocat Jean-Claude Katende regrette que d’autres présidents africains ne puissent faire comme Mamadou Issoufou. Il s’indigne de constater qu’en RDC malgré les morts enregistrées lors des manifestations pacifiques organisées pour réclamer le départ du chef de l’Etat Joseph Kabila dont le second et dernier mandat a expiré en 2016, ce dernier s’obstine à ne pas déclarer qu’il partira à l’issue des élections prévues en décembre 2018.
Le président de l’Asadho note aussi que malgré les appels répétés des Congolais, de la Cenco, de quelques présidents africains, et de la communauté internationale, l’actuel chef d’Etat de la RDC refuse de dire qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle. « Nous sommes patients mais nous avons les yeux ouverts. Pour le troisième mandat du président Joseph Kabila ; nous disons non ! », rappelle le président de l’Asadho.
GKM
La Tempête des Tropiques/Mediacongo