On le croyait fini, mais le voilà qui signe un retour triomphal, à la faveur d’un « réaménagement technique du Gouvernement » intervenu le 11 avril 2018. Kalla Ankouraou, un fils du pays, remplace poste pour poste, Ibrahim Yacouba, un autre fils du pays, au Ministère des Affaires étrangères.
Très vite les regards se tournent vers le nouveau promu. C’est sans doute un Kalla requinqué que les nigériens s’apprêtent à redécouvrir. Car l’homme a en effet beaucoup changé. Ayant subi tous les lynchages médiatiques possibles, il a fort heureusement développé une carapace qui lui permis de survivre aux nombreux coups mortels qu’il a reçu. Sa « mise à l’écart » du Gouvernement pendant 5 ans lui a donné l’occasion de briser la glace qui le séparait de ses adversaires et pourfendeurs. Tirant les leçons de ses erreurs du passé, il s’est surtout assagi et fortement cultivé. Ces derniers temps, dans la presse qui le questionnait, il faisait montre d’une mature pondération et d’une réelle lucidité politique. Des qualités qui seront sans doute les bienvenues, dans une sphère où le discours se radicalise de plus en plus.
Loin d’être une surprise, le casting de Kalla obéit à une logique, perceptible déjà depuis le dernier congrès du PNDS : Celle de la reconstitution du « cœur du réacteur ». Ce réacteur qui a permis à la machine rose de progresser d’année en année, de gagner deux fois des élections présidentielles et législatives…Eh bien pourquoi pas une troisième fois ! Aussi, dans la région de Maradi, il a conduit son parti à toutes les victoires. Dans cette perspective, Kalla Ankouraou le « gardien du temple » et le grand stratège, a en effet un rôle éminemment important à jouer en revenant au premier plan.
Quant à savoir s’il peut gérer la diplomatie nigérienne, nul doute là-dessus. Dans l’entourage immédiat du Président Issoufou, il n’ya pas plus compétent et loyal que lui pour occuper ce « poste sensible ».
El Kaougé Mahamane Lawaly, Le Souffle Maradi