Un avertissement : il ne s’agit pas ici de trancher pour désigner celui qui a raison et celui qui a tort ni de revenir sur les circonstances du conflit. Il s’agit plutôt de relever que la crise qui sévit actuellement à l’université Abdou Moumouni de Niamey est, à tous points de vue, condamnable. Elle l’est d’autant plus qu’elle met en confrontation les 2 principales composantes de la communauté universitaire.
Elle l’est parce qu’elle tend à éloigner enseignants et étudiants, et à les présenter comme des adversaires. Elle l’est parce qu’elle met en péril l’institution universitaire. Or tous les deux, enseignants comme étudiants, sont membres de la communauté universitaire qui suppose une famille, une communauté d’intérêt et même de destin. Les uns ne se justifient pas sans les autres et vice versa. Il faut ces deux pour qu’il y ait université.
C’est pourquoi, les discours va t-en guerre prononcés dans l’esprit de se faire prévaloir comme étant le plus fort ne sont pas de nature à régler le contentieux. Ils accroissent plutôt la fracture et nous éloignent de la solution.
N’oublions pas que nous sommes à l’université, temple de tolérance, de démocratie et de réflexion positive par excellence. L’université n’est donc pas un lieu de ressentiments, des préjugés ou d’émotion destructrice. Les postures populistes ne riment à rien. Seule une approche dialogique du problème pourrait sortir l’université de l’ornière. Le recours aux tracts pourrait passer sur un autre terrain pas à l’encontre de vos enseignants, chers étudiants. Il faut savoir raison garder.
Le débat est de savoir comment surmonter la crise actuelle ? Il faut nécessairement accepter de se faire des concessions mutuelles, et de tenir désormais un discours plutôt raffiné et responsable dans l’intérêt supérieur de la communauté universitaire.
Il est évident que cette crise est le reflet d’une crise plus profonde que connait notre université : crise d’identité, crise de repères…. Il faudra alors songer à la diagnostiquer. Ce qui permettra de prévenir des actes plus graves à l’avenir. L’Université, loin d’être une jungle, doit être un modèle pour la société. La présente crise met en évidence un fait : la raison a déserté certaines consciences à l’agora. C’est cela qui inquiète plus d’un citoyen. Et si on tenait les Etats Généraux de l’université publique au Niger ?
Tiemago Bizo