In memoriam : «COMMENT LES SÉCUROCRATES D’ISSOUFOU ONT DÉJOUÉ LE COUP D’ETAT »

 Le procès sur l’affaire du coup d’Etat du 17 décembre 2015 ouvert à l’occasion de la première session du tribunal militaire au camp de la gendarmerie nationale de Niamey a commencé ce mardi 23 janvier. C’était à la demande des avocats de la défense, apprend-on, que ce report du 23 janvier a été obtenu. Mais à la surprise générale les avocats de la défense ont quitté arguant le manque de garantie d’impartialité des juges. On apprend également qu’un membre du jury notamment le général Karingama s’est auto récusé. Les auditions se poursuivent. Retour sur la lecture de la presse internationale sur la reconstitution des faits reprochés  au Gl Salou Souleymane et ses co-accusés.

‘’Comment les sécurocrates d’Issoufou ont déjoué le coup d’Etat’’, ainsi titrait en janvier 2016 La Lettre du Continent son confidentiel sur la tentative du putsch manqué au Niger. Comme « Les révélations sur la tentative de putch » de Jeune Afrique, La Lettre du Continent avait donné des détails  sur la prouesse de nos services de renseignement. « Le déminage d’une tentative de putsch, mi-décembre, souligne la bonne coordination des services de renseignement du pays. », écrit le journal.

Sur comment le pot aux roses a été découvert, La Lettre du Continent explique : « La DGDSE, dirigée par le général de gendarmerie Lawel Chekou Koré, a été décisive dans la découverte de ce complot dont le cerveau, le général Salou Souleymane, fut l’ancien chef d’état-major de son neveu Salou Djibo, président-putschiste de 2010 à 2011. Département rattaché à la présidence, la DGDSE a pu intercepter à temps des SMS et des conversations des putschistes présumés grâce à un matériel d’écoute acquis en août aux Etats-Unis. En première ligne sur ce dossier, Lawel Chekou Koré rend quotidiennement compte au chef de l’Etat de l’évolution de l’enquête, en coordination avec le général Mounkaïla Issa, haut commandant de la gendarmerie nationale. Deux autres proches du président nigérien, le colonel Boulama Issa Boukar, chef d’état-major de l’armée de l’air, et le colonel Abdourahamane Tchiani, patron de la Garde présidentielle, ont également permis de prévenir le coup d’Etat en découvrant la volonté des insurgés d’utiliser des hélicoptères MI 35 de l’armée pendant leur opération. »

« Celui qui était censé prendre la tête de la junte, le général Souleymane Salou, qui était chef d’état-major sous le régime précédent, a depuis sa cellule écrit une lettre au président Issoufou dans laquelle il sollicite son pardon et affirme qu’il n’avait pas l’intention de l’éliminer. Chargée de l’affaire, la justice militaire a déjà procédé à une douzaine d’inculpations. Le procès ne se tiendra pas avant plusieurs mois », révélait Jeune Afrique.

C’est ainsi que grâce à la presse étrangère, l’opinion nationale et internationale était édifiée sur certains détails de cette affaire en procès considéré comme un « coup d’Etat fictif » ou une « machination du pouvoir ».

Quelle que soit le cas de figure, ce procès est attendu des Nigériens. Le tribunal militaire doit aller jusqu’au bout pour éclairer les lanternes des citoyens qui ont le droit de savoir ce qui s’est réellement passé. A notre humble avis, le moment est venu pour que les soldats acceptent d’être des enfants de la République et aussi ses gardiens. Le moment est venu pour que les nigériens infligent à ses soldats égarés (s’ils sont coupables) le châtiment à la hauteur de leur sombre dessein de remise en cause de l’ordre constitutionnel à la veille des élections générales. Tout comme ils doivent être réhabilités et dédommagés en bonne et due forme au cas où ils sont victimes d’une fausse accusation. C’est cela la forte atteinte des Nigériens du tribunal militaire saisi de cette grave affaire.

EMS