Un premier contingent de moins de 200 personnes doit partir au début de 2018 et sera ensuite rejoint par d’autres militaires, 130 véhicules terrestres et deux avions.
Le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, a annoncé, jeudi 28 décembre, le déploiement de 470 militaires au Niger, à la demande de Niamey, afin de « renforcer le contrôle du territoire » de ce pays, par lequel transitent de nombreux migrants.
« Nous allons au Niger pour répondre à une demande du gouvernement local, reçue au début de décembre, concernant une contribution italienne visant à faire ce que nous faisons normalement dans ces pays, comme par exemple en Libye : renforcer les instruments de contrôle du territoire et des frontières et renforcer les forces de police locales », a déclaré M. Gentiloni lors d’une conférence de presse destinée à dresser le bilan de l’année.
Le Niger représente « le principal pays de transit » pour des dizaines de milliers de migrants qui arrivent en Libye et tentent ensuite de gagner les côtes italiennes et l’Europe, a-t-il rappelé.
« Si nous apportons notre contribution au renforcement de ce pays, nous faisons quelque chose de sacro-saint pour les intérêts nationaux », a ajouté M. Gentiloni, soulignant également la prolifération de groupes djihadistes dans le Sahel.
De surcroît, « le Niger est un pays peut-être plus disposé que les autres à coopérer dans le domaine des migrations, car c’est un pays de transit », dont l’économie ne dépend pas de l’argent envoyé par ses citoyens à l’étranger, a précisé M. Gentiloni.
Cent trente véhicules et deux avions
L’envoi des soldats italiens au Niger avait déjà été évoqué par la ministre de la défense, Roberta Pinotti, devant les parlementaires, en octobre. M. Gentiloni en avait également parlé lors du G5 Sahel (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie), à la mi-décembre, à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris. La décision doit être entérinée lors d’un conseil des ministres prévu jeudi ou vendredi.
Selon des sources diplomatiques, 470 militaires seront envoyés, essentiellement du personnel retiré d’Irak et du Koweït.
Un premier contingent de moins de 200 personnes doit partir début 2018 pour gérer l’aspect logistique de cette mission. Il sera rejoint dans le courant de l’année par les autres militaires ainsi que 130 véhicules terrestres et deux avions, selon la presse italienne.
Parallèlement, en cette fin d’année, l’Italie met en place un « couloir humanitaire » aérien avec la Libye, qui devrait concerner, au cours de 2018, environ 10 000 personnes présentes dans des centres de rétention dans ce pays. Celles-ci seront accueillies en Italie mais aussi dans les autres pays européens qui décideront d’ouvrir leurs portes.
Lemonde.fr