La loi de finances 2018 est actuellement en examen au parlement. Depuis, des acteurs de la société civile sont montés au créneau pour dénoncer certaines mesures fiscales qu’ils considèrent comme impopulaires parce qu’ elles sont de nature à renchérir le coût de la vie. Ce qui aurait pour conséquence de paupériser les populations.
C’est effectivement le droit des acteurs sociaux de s’opposer à des politiques publiques qu’ ils considèrent inadaptées. C’est aussi en principe leur devoir d’éclairer les citoyens sur ce que les politiques publiques prévoient, en l’occurrence ici la loi de finances. On ne revient pas sur la polémique créée autour des frais de mutation pour agiter l’épouvantail religieux. Plusieurs oulémas ont tranché le débat. Par contre, ces acteurs ne disent rien sur les engagements du gouvernement relativement à l’accroissement des subventions aux secteurs de la santé et de l’éducation avec une hausse respective de 8,1 milliards et 5,3 milliards de plus qu’ en 2017.
Dans le cadre du contrôle citoyen de l’action publique, les acteurs doivent veiller sur comment les ressources sont collectées et utilisées, et vérifier si cela est en conformité avec le budget programme qui sera en vigueur à partir de 2018.
Ce n’est le droit de personne de blesser des agents des forces de sécurité en mission, d’incendier des bâtiments et véhicules publics, de caillasser des biens privés et de dégrader des voies publiques construites à coup de milliards de francs CFA.
Aucune cause ne saurait justifier ce déferlement de violence alors que l’on peut s’opposer ou contester à travers des moyens pacifiques. L’état de droit a ses exigences : tous les citoyens sont sous l’empire des mêmes lois. Ceux qui cassent doivent donc payer. C’est aussi cela la responsabilité.
T. B