Sur le projet de la boucle ferroviaire Cotonou/Niamey/Ouagadougou/Abidjan que de balivernes racontées çà et là sournoisement juste pour intoxiquer l’opinion publique sur ce partenariat public/privé (PPP) ! A la vérité, Bolloré a pris l’engagement de financer ce projet en comptant sur le long terme c’est-à-dire l’exploitation du rail pour se faire rembourser. Au lieu de voir la portée de ce projet pour un pays enclavé comme le nôtre, certains cherchent à tout prix à dénigrer cette vision qui impactera à coup sûr le développement du Niger. Le Groupe Bolloré a financé intégralement les travaux de la construction du tronçon Niamey/Dosso. Donc, l’Etat du Niger n’a pas eu à décaisser un seul franc dans cette opération ni à recourir à un endettement. Les faits sont têtus, dit-on.
Le projet de la boucle ferroviaire Cotonou/Niamey/Ouagadougou/Abidjan est l’expression de la vision et de la forte détermination des Chefs d’Etat du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Niger de doter notre sous-région d’une infrastructure ferroviaire structurante qui contribuera notamment au désenclavement de nos régions, à l’exploitation de toutes leurs potentialités économiques, à l’amélioration de la compétitivité de nos économies et des conditions de vie de nos populations.
Dans le cadre de la réalisation de cette boucle ferroviaire, les Chefs d’Etat du Bénin et du Niger ont signé le 7 novembre 2013 un protocole d’Entente dans lequel le Groupe BOLLORE a été désigné comme partenaire stratégique pour la réhabilitation et la construction du tronçon Cotonou/Niamey.
A cet égard, les négociations longues et laborieuses, parfois difficiles, entre les deux Etats et le Groupe Bolloré, partenaire stratégique, ont permis de signer la quasi-totalité des documents juridiques nécessaires à l’exécution du projet, sous la formule d’un partenariat public/privé en BOT. Parmi ces documents, on peut citer la convention de concession de Bénirail-infrastructure et exploitation, les statuts de Bénirail, le Pacte d’actionnaires, le traité bilatéral et le Protocole d’accord de suivi de la mise en œuvre de la convention de concession. Ces documents permettent d’organiser les relations entre les deux Etats et le Groupe Bolloré de manière à garantir une exécution des travaux et l’exploitation de la ligne ferroviaire dans les règles de l’art.
Ainsi, la construction et l’exploitation du chemin de fer Bénin-Niger est organisée par la conclusion par les États et le Groupe Bolloré de deux contrats de concession qui prévoit la mise en place d’une société concessionnaire dénommée Bénirail Infrastructure et une société concessionnaire dénommée Bénirail Exploitation.
La société Bénirail Infrastructure est chargée d’assurer le financement, la construction et la réhabilitation de la ligne Cotonou/Niamey. Son capital est reparti comme suit :
• 30% pour le Bénin avec 10% pour l’Etat et 20% pour le secteur privé ;
• 30% pour le Niger avec 10% pour l’Etat et 20% pour le secteur privé ;
• 40% pour le Groupe BOLLORE.
Les parts des Etats du Bénin et du Niger seront couverts par la valorisation des actifs de l’OCBN. Ce qui veut dire que les deux Etats n’auront pas à recourir à leurs budgets respectifs dans cette opération.
Quant à la société Bénirail Exploitation, elle a la mission d’assurer l’exploitation de la ligne Cotonou-Niamey. Son capital est détenu en totalité par Bénirail infrastructure.
Conformément à la convention de concession conclue, le Groupe Bolloré apporte, au nom de Bénirail-infrastructure, le financement nécessaire à la réalisation des investissements. Le Groupe Bolloré sera remboursé sur les revenus de l’exploitation de la ligne ferroviaire Cotonou/Niamey. Le Groupe Bolloré sera remboursé avec les revenus tirés de l’exploitation de la ligne ferroviaire. Ce qui évitera aux deux Etats Béninois et nigérien d’utiliser leurs ressources budgétaires et/ou de recourir à un endettement.
C’est ainsi que le Groupe Bolloré a financé intégralement les travaux de la construction du tronçon Niamey/Dosso. Donc, l’Etat du Niger n’a pas eu à décaisser un seul franc dans cette opération ni à recourir à un endettement.
Il convient de souligner que les travaux de construction de la liaison Niamey/Dosso ont été réalisés selon les spécifications techniques convenues dans le contrat de concession. En particulier l’option de l’écartement métrique pour les rails se justifie par la nécessité de permettre la jonction et l’harmonisation avec le tronçon béninois est en écartement métrique. Toutefois, la largeur de la plateforme est de 6m ce qui permettra le passage aisément à l’écartement standard le moment venu.
Malheureusement, cet élan a été stoppé par l’apparition au Bénin du dossier PETROLIN qui est un contentieux bénino/béninois et dont le traitement judiciaire a donné un coup d’arrêt aux travaux en cours dont ceux sur le territoire nigérien. En effet, l’arrêt rendu par la Cour d’Appel de Cotonou par lequel elle a ordonné à BOLLORE, sous astreinte de 100 millions/jour et à l’Etat béninois la cessation de tous les travaux entrepris sur la liaison ferroviaire Cotonou/Niamey, constitue la seule et unique cause des difficultés de mise en œuvre des conventions signées avec le Groupe BOLLORE.
Toutefois, l’arrêt des travaux ne signifie pas le retrait automatique du Groupe Bolloré du projet de construction et de réhabilitation de la liaison ferroviaire Cotonou/Niamey. La parfaite preuve de cette situation est le maintien de l’ensemble des équipements du Groupe Bolloré sur le site du projet à Niamey et le paiement des salaires du personnel recruté dans ce cadre.
Des initiatives et concertations entre les Gouvernements béninois, nigérien et le Groupe Bolloré sont en cours pour trouver une solution appropriée afin de permettre de relancer les travaux. Dans cette démarche, le Gouvernement nigérien veillera à travailler à la possibilité de continuer les travaux de construction de la liaison ferroviaire tant celle Niamey/Frontière du Bénin que celle Niamey/Frontière du Burkina Faso, selon la formule de BOT de manière à éviter à notre pays de recourir à l’endettement. Ainsi, le projet de la boucle ferroviaire Cotonou/Niamey/Ouagadougou/Abidjan garde toute son actualité au regard de son importance dans la transformation des économies des Etats concernés.
Tiemago Bizo