Dimanche 1er décembre 2024, la famille de feu Hama Amadou se réunissait pour dire des prières à son endroit à l’occasion du quarantième jour de son décès. Cette occasion de recueillement a été transformée en réunion politique au cours de laquelle les uns et les autres ont eu du mal à cacher les motifs réels de leur présence en ces lieux. Tels des vautours, ils tentent de se partager la dépouille ou ce qu’il en reste.
Ils étaient tous là, les héritiers politiques de Tandja Mamadou. Ils n’ont pas manqué l’occasion de rendre hommage à un des leurs, mais surtout tenter d’afficher une proximité qui cache mal une guerre de positionnement et la poursuite du rêve de se positionner pour récupérer à tout le moins une partie de la base politique du défunt.
Tous ont rivalisé d’astuces pour paraître le plus attristé par la mort de son leader, Dimanche dernier au domicile du défunt à Niamey. Ils y étaient tous pour prier et dire des bénédicités en faveur de feu Hama Amadou. Ce qui a été fort apprécié par l’opinion, particulièrement les nostalgiques de l’ancien Premier ministre. Ces derniers y verront-ils un signe pour savoir vers qui se tourner ?
Une idée qui n’a sans doute rien de fortuite. Elle trouve tout son sens au regard de la récente évolution de l’actualité. Une partie des soutiens politiques de Hama Amadou manifeste leur « dégoût » pour la chose politique. Sans doute ne trouve-t-elle plus de guide à suivre.
Dans les milieux proches de ces acteurs politiques d’expériences et de fortunes diverses, on ne s’en cache même plus. Tout ceci au mépris total de l’histoire commune qui a été celle des rapports entre ces hommes et le défunt.
Tout semble ramener au domicile de Hama Amadou, ces acteurs politiques qui n’ont jamais réussis à se faire une base en dehors de celle tutélaire de Tandja pour certains et qui rechignent sur aucun moyen pour élargir leur assise électorale.
Ils y étaient tous allés à la quête de l’adoubement de Hama Amadou ou du moins de celle d’une part non négligeable de ses partisans.
Les partisans de Hama Amadou ont maintenu une unité à toutes les épreuves depuis son décès. Une unité de façade qui ne saurait cacher des conflits ouverts ou latents entre les clans pour le contrôle de l’appareil du parti et de l’électorat.
De sa tombe, il aurait aimé les voir maintenir l’unité, mais ce sera sans compter sur les vautours qui se sont drapés des habits d’amis, venus chez lui pour le pleurer et leurrer les plus crédules d’entre ses partisans.
Toutefois, la question du leadership ne manquera pas de se poser dans les rangs de son parti. Derrière lequel des « fils » se rangeront les autres ? On s’aperçoit aisément que cette unité relève plus du fantasme que d’une alternative sérieuse. Ce ne sont pas les concernés qui diront le contraire. C’est du reste ce qui ne manque pas d’aiguiser l’appétit des vautours.
Oumou Gado