Abdoul Baki Adam, le Roi des rings nigériens : « Mon objectif est d’amener une médaille Olympique en 2026 après celle de Daboré de 1972 »

S’il y’a un boxeur qui impose sa loi sur les rings nigériens, c’est incontestablement le jeune Abdoul Baki Adam. Né en 2005, il y’a juste 19 ans au quartier Jame’s Town à Accra au Ghana, mais de père et de mère de la région de Dosso et évoluant dans la catégorie de 65 kgs, il est aujourd’hui comme le nouveau « Roi » du noble art, car à chacun de ses combats, il met moins de trois minutes pour mettre son adversaire KO. C’est sa spécialité. Abdoul Baki Adam est la coqueluche du Boxing Club Dodo Sanahori de Niamey. Dans l’entretien qui suit, il nous raconte ses débuts dans la boxe, son parcours mais aussi ses ambitions pour le Niger.

Niger Inter Hebdo : Pourquoi avoir choisi le Niger pour étaler tes talents de boxeur ?

Abdoul Baki Adam : Merci de cette occasion que vous m’offrez pour parler de ma vie de boxeur. La première des choses pour toute progéniture dans sa vie de tous les jours, c’est de se rappeler de là où il vient. Certes, je suis natif d’Accra et je suis très respecté au Ghana, car je fais partie des meilleurs du pays mais mon rêve chaque jour, c’est de défendre les couleurs nationales de mes propres parents. Raison pour laquelle, j’ai choisi le Niger qui est la terre natale de mes parents. Avant de venir, je me suis approché de Madjid qui m’a mis en contact avec le Président de la Fédération, Elhadji Chaibou Moussa Bondiéré. Celui-ci m’a tout facilité et m’a permis d’être à Niamey où je suis désormais boxeur pour le compte du Niger. Je remercie infiniment le Président.

Niger Inter Hebdo : Vous avez débuté à quel âge ?

Abdoul Baki Adam : J’ai commencé la Boxe à l’âge de 10 ans. Pour l’anecdote, un jour, quelqu’un qui pratique la boxe et que j’ai attaqué frontalement, m’a copieusement tabassé jusqu’à ce que j’ai versé du sang. Voulant à tout prix prendre ma revanche, je me suis inscrit dans un club de Boxe à Accra. Je suis un grand bagarreur. Et voilà comment je me suis intégré. Dans toute ma vie de boxeur au Ghana, tous mes adversaires me craignent. Tout celui que je rencontre, je le mets KO. Certains mêmes s’ils voient mon nom, il refuse de combattre puisqu’ils connaissent la suite. J’ai débuté dans un centre qui s’appelle Akoutoukou Akwadamé à Accra. C’est un centre d’élite internationale.

Niger Inter Hebdo : Combien de médailles d’Or as-tu remporté durant ta carrière ?

Abdoul Baki Adam : Au total, j’ai remporté cinq (5) Or lors des tournois internationaux à Accra. C’est sont des titres très convoités et dont je suis fier d’avoir gagné  en tant que nigérien.

Niger Inter Hebdo : Du 23 au 25 septembre 2024, tu as participé à ton tout 1er championnat au Niger avec au finish, une médaille d’Or. Comment tu as vécu ce bon moment ?

Abdoul Baki Adam : C’est un championnat de renommé internationale, car tous les boxeurs se valent et son à un bon niveau. Merci au Président de la Fédération Nigérienne de Boxe Elhadj Bondiéré pour avoir réussi ce défi. C’était extraordinaire et je ne m’en revenais pas par la qualité de l’organisation. C’est maintenant que la Boxe nigérienne a eu un très bon président. Il est à encourager.

Niger Inter Hebdo : Comment se porte la Boxe ghanéenne ?

Abdoul Baki Adam : Ah là, c’est une boxe qui se pratique sans pitié. C’est chacun pour soi, Dieu pour tous. Dans la boxe ghanéenne, c’est même permis de tuer un adversaire. Là-bas, c’est un autre monde.

Niger Inter Hebdo : Quel est ton objectif pour le Niger ?

Abdoul Baki Adam : Mon objectif, c’est de remporter suffisamment de médailles, des trophées et même des ceintures pour mon pays le Niger. Je m’attèle à ça et j’y parviendrai Incha Allah. Mon principal objectif, c’est de défendre les couleurs du Niger aux Jeux Olympiques de 2026 à Los-Angeles. Je suis prêt pour ça. Et avec moi, le Niger aura sa 2ème médaille Olympique en Boxe après feu Daboré.

Niger Inter Hebdo : Il semble, qu’il y’a beaucoup des boxeurs au Ghana nés des parents nigériens qui boxent à Accra ?

Abdoul Baki Adam : Les nigériens sont partout dans le monde. Actuellement, je te le confirme, 90% des boxeurs ghanéens sont de parents nigériens. La majeure partie, ce sont des Zarmas. Il y’a un qui a remporté le WBU. C’est un Zarma du Niger. Il s’appelle Fayçal dit Pantcho Power. L’équipe nationale du Ghana de boxe est composée que des nigériens. Actuellement, il y’a beaucoup de boxeurs nigéro-ghanéens qui veulent revenir et servir leur Patrie mais ils ne savent pas à qui s’adresser et ce sont des professionnels. Le Président de la FENIBOXE a pris l’engagement de les faire venir Incha Allah et il va le faire. Mon père et ma mère sont du village de Tondika (Région de Dosso) et je suis fier de servir la terre de mes parents. Une fois encore, merci au Président de la FENIBOXE Bondiéré pour tout ce qu’il fait pour la promotion de la boxe au Niger.

Propos recueillis par Ousmane Keita