Les États-Unis d’Amérique ont accepté, vendredi dernier, que leurs troupes stationnées au Niger dans le cadre de la lutte anti-terroriste, quittent le Niger après la dénonciation avec « effet immédiat », faite par les nouvelles du pays, de l’Accord relatif au statut du personnel militaire des Etats-Unis et des employés civils du Département américain de la Défense sur le territoire de la République du Niger », signé en 2012, par les deux pays.
Dans son communiqué dénonçant ledit Accord, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) l’a qualifié de « profondément injuste dans son fond et ne répondant pas aux aspirations et intérêts du Peuple Nigérien ». Pire, souligna le CNSP, c’est un Accord qui a « unilatéralement été imposé au Niger par Washington », affirmant que cette « présence américaine sur le territoire de la République du Niger est illégale et viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques qui voudraient que le Peuple souverain soit consulté pour l’installation d’une Armée étrangère sur son territoire ».
Pendant ce temps, des manifestations populaires sont organisées à Niamey et dans le reste du pays pour soutenir le CNSP dans sa décision à faire partir du Niger, les soldats américains.
En visite de travail à Washington, le Premier ministre de la transition, Ali Lamine Zeine a eu une réunion avec le secrétaire d’État américain adjoint, M. Kurt Campbell, réunion au cours de laquelle l’officiel américain a confirmé pour très bientôt, le retrait des soldats du Niger, tel que l’ont souhaité les autorités du pays. « Un plan visant une sortie ordonnée et responsable, qui nécessitera une coordination avec le ministère de la Défense », sera bientôt planifié », ont annoncé les responsables.
« Ils ont convenu que nous le ferions de manière ordonnée et responsable. Et nous devrons probablement envoyer des gens à Niamey pour s’asseoir et régler le problème. Et cela sera bien sûr un projet du ministère de la Défense », a déclaré dans Washington Post, un haut responsable du Département d’État.
La base américaine de drones, construite à Agadez est une infrastructure militaire sensée donner à l’armée américaine, une plus grande capacité d’utilisation des drones contre les groupes djihadistes présents dans les pays voisins du Niger, notamment en Libye, au Mali et au Nigeria.
Selon les experts militaires, sa construction qui aurait coûté 100 millions de dollars, environ 50 milliards de francs CFA entre dans le cadre d’une politique visant à renforcer la contribution des Etats-Unis à la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Elle abriterait quelque 1100 personnels militaires et des employés civils du Département américain de la Défense.
Oumar Issoufa