Le mercredi 7 février 2024, aux environs de 13 heures, dans la région d’Agadez, sur l’axe Arlit-Tabarakat, un violent accrochage s’est produit entre un groupe d’individus armés et un détachement des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) nigériennes qui escortait un convoi de véhicules civils. D’après un communiqué lu à la télévision nationale, »les FDS assurant l’escorte publique ont été prises pour cible lors d’une attaque perpétrée par des bandits lourdement armés en provenance de la Libye entre la Vallée de Taffé et le Mont Atès dans le secteur d’Intadera. »
« Les assaillants ayant conduit l’attaque à bord de plusieurs véhicules pick-up ont été vaillamment repoussés », indique le communiqué. Celui-ci précise qu’à cette occasion, » neuf (9) blessés dont huit (8) militaires et un civil ont été enregistrés, côté amis, des blessés qui ont tous été évacués vers Arlit et Niamey pour des soins appropriés », apprend-on de la même source.
Dans le rang des assaillants, le bilan fourni par les sources sécuritaires fait état de » dix (10) bandits neutralisés, un (1) capturé, cinq (5) véhicules Toyota récupérés dont trois (3) détruits », s’y ajoutent plusieurs armes récupérées dont quatre (4) mitrailleuses de calibre 12,7mm, un (1) RPG 7, une (1) M-80, trois (3) fusils d’assaut de type AK-47, deux (2) fusils HKG-3, un (1) post radio portable de type Motorola, une importante quantité de munitions de différents calibres et d’équipements vestimentaires militaires, etc.
Il faut par ailleurs souligner que le jour-même où l’attaque s’est produite, « deux (2) véhicules pick-up transportant du carburant ont été saisis par les FDS aux environs de Tabarakat, à l’issue d’une brève poursuite ». Un jour de Baraka pour les soldats nigériens qui, il faut le souligner, se battent nuit et jour, au péril de leur vie, pour la défense de l’intégrité du territoire national et la sécurisation des populations et de leurs biens contre divers ennemis.
Ce succès qu’ils viennent de remporter exprime toute la détermination qui est la leur à mettre hors d’état de nuire, tout individu ou groupes d’individus armés qu’ils croisent sur leur chemin, quelles que soient les circonstances.
A noter que cette victoire remportée par eux n’a pas laissé les populations indifférentes. Très heureuses et fières de leur armée, celles-ci ont exprimé leur satisfaction en organisant, au lendemain de l’attaque, une grande manifestation populaire à l’entrée de la ville d’Arlit.
D’après les informations reçues le jour-même de ces affrontements victorieux, les bandits armés auraient cherché à attaquer les éléments des FDS escortant le convoi par surprise.
Malheureusement pour eux, l’effet de surprise escompté n’a pas fonctionné, croit savoir une source que nous avions consultée, et un combat acharné a eu lieu entre les deux camps avant que les assaillants ne se replient en direction du pays de leur provenance. Des images de corps calcinés des assaillants et des véhicules détruits, témoignent à suffisance, toute la violence des combats.
Dans la région d’Agadez, l’insécurité est telle que les déplacements de personnes de certaines localités vers d’autres se font sous escortes militaires. Sans escorte, difficile d’arriver à destination sans être attaqué par des individus armés pullulant dans la région.
Arlit où se rendait le convoi de voyageurs civils escortés par les FAN est une ville carrefour où se croisent les chemins de nombreux migrants qui font route vers l’Europe via les pays du Maghreb. C’est aussi par Arlit que passent de nombreux orpailleurs clandestins se rendant à Tabarakat, un important site aurifère d’où venait le convoi ayant repoussé la présente attaque.
La récente découverte de l’or dans cette zone suscite des convoitises chez de nombreux individus ou groupes d’individus armés. A plusieurs reprises, il a été fait cas dans ladite zone d’attaques d’individus armés contre de convois escortés par des militaires, attaques au cours desquelles, de l’or a été subtilisé des mains des orpailleurs ou de celles des acheteurs.
L‘on peut même dire sans risque de se tromper que le trafic de drogue, d’armes et de carburant qui mine aussi la région d’Agadez est un des vecteurs du terrorisme auquel l’ensemble des pays du Sahel sont confrontés.
Bassirou Baki