Les prévisions de croissance économique pour l’année 2024 de la Banque mondiale placent le Niger en quatrième position des pays à forte croissance dans le monde. Une annonce qui réjouit plus d’un, particulièrement dans le rang du gouvernement de transition et celui de ceux qui se réclament aujourd’hui être ses meilleurs soutiens.
« 12,8% », c’est le taux de croissance auquel il faut s’attendre pour l’année 2024 au Niger. Mais cette croissance est soumise à des conditions que sont : « la levée des sanctions en début d’année ; le démarrage de la production et des exportations de pétrole à grande échelle ; la reprise du financement international du développement ; et des performances correctes de l’agriculture ». Ces conditions devraient permettre à l’économie nationale de tirer avantage du travail structurant des douze dernières années.
En effet, depuis 2011 au Niger, une option politique a été faite, celle d’engager le pays sur la voie du progrès. Pour ce faire, les autorités ont mis en œuvre le programme de renaissance du Niger. Ce programme soutendu par une vision holistique du développement dans un monde interconnecté avait posé les jalons d’une amorce de développement durable et d’une croissance accélérée pour notre pays.
Les deux principaux leviers de la croissance projetée ne sont autres que l’exportation du pétrole à grande échelle et la production agricole. Le premier a été rendu possible grâce à la crédibilité acquise par notre pays ayant permis l’investissement pour la réalisation des champs de captages ainsi que l’oléoduc devant acheminer la production au port de Cotonou.
Pour ce qui est de l’agriculture, c’est le secteur ayant bénéficié de plus d’attention du programme de renaissance. Grâce à l’initiative 3N, la décennie 2011-2021 a été la seule depuis 1900 au cours de laquelle le Niger n’a connu de famine en dépit de l’augmentation du déficit pluviométrique. Un vaste programme de promotion des cultures irriguées qui permet ainsi de combler le déficit de production céréalière quand il intervient.
Ce sont donc les fruits d’un travail porté par le PNDS-Tarayya, aujourd’hui peint en diable, que tentent aujourd’hui de récolter ceux qui l’ont renversé. Il faut donc reconnaitre à César ce qui est à César.
Du reste, pour en tirer profit, il faille travailler à la résolution de la crise actuelle comme prévient la Banque mondiale, car note-t-elle, « en l’absence d’une résolution politique, les perspectives sont très incertaines ».
Autant dire que les « laboussanistes » et autres thuriféraires auraient mieux fait de ne pas se gargariser de cette prévision dont ils ne peuvent nullement revendiquer la paternité.
Oumou Gado