Comme son nom l’indique, la consultation prénatale, en abrégé (CPN) est un ensemble des soins de qualité qu’une femme reçoit au cours de sa grossesse, en vue de s’assurer de sa propre santé et de celle du futur nouveau-né.
En 2021, le Niger a enregistré un taux de couverture de seulement 68,91% TPI 1 et 44,36% TPI 3, en matière de consultations prénatales sur 1.245 204 grossesses attendues, d’après l’annuaire 2021 des statistiques sanitaires, du ministère de la santé publique. Le TPI étant le Traitement Prophylactique Intermédiaire recommandé pendant la grossesse.
‹‹ Les premières consultations permettent de faire le premier diagnostic d’état pathologique ››, affirme Dr Aboubacar Hima Bagouari, médecin chef à la clinique de l’Association Nigérienne pour le Bien-être Familial (ANBEF), rappelant que « toute femme enceinte doit être considérée comme étant à risque ».
C’est pourquoi, la consultation prénatale qui doit intervenir dès le 1er trimestre, s’avère importante pour d’abord, confirmer ou infirmer l’état de la grossesse. ‹‹ Pour une femme mariée en activité génitale, lorsqu’il y a aménorrhée, c’est-à-dire absence de règles, on doit confirmer si c’est une grossesse ou pas, si c’est une grossesse ectopique parce qu’il y a des femmes qui ont une grossesse anormale ou bien une grossesse qui intervient et qui s’implante en dehors de l’utérus, dans les trompes ou si c’est un œuf clair ne contenant pas du fœtus ››, explique le médecin chef à la clinique de l’ANBEF.
Autre fait à considérer en matière de consultation prénatale, c’est qu’elle permet de « préciser la date du début de grossesse, prévoir le terme probable de cette grossesse ou la date de l’accouchement », a fait savoir Dr Aboubacar Hima Bagouari de l’ANBEF.
Par ailleurs, les consultations prénatales permettent également d’évaluer les facteurs de risques, en particulier sur les pathologies chroniques auxquelles s’exposent la femme dans cette période particulière d’immuno-dépression de l’organisme, comme l’indique le médecin. C’est le lieu de dépister chez la femme pour savoir si elle ne souffre pas d’hypertension artérielle susceptible de compromettre sa grossesse, si elle ne souffre pas de diabète gestationnel ou bien si c’est un diabète chronique ou encore s’il s’agit d’une insuffisance rénale chez la femme ou des perturbations endocriniennes.
Risques liés à l’absence de consultations prénatales
Pour Dr Aboubacar Hima Bagouari, vu l’importance des consultations prénatales, « il existe d’énormes risques pour une femme enceinte de ne pas aller en consultation prénatale ». Le premier risque, explique-t-il, c’est justement de s’exposer à diverses pathologies liées à la grossesse. ‹‹ Pour un début de la grossesse, la femme peut traîner une grossesse qui n’est pas viable ou une grossesse arrêtée. Ça peut également être un enfant porteur de malformation susceptible de compromettre son pronostic vital ››, signale le médecin.
En outre, l’absence de consultations prénatales peut entraîner le retard de croissance intra-utérine, des pathologies qui peuvent passer inaperçues, comme l’hypertension artérielle gravidique, communément appelée prééclempsie qui peut compromettre le pronostic vital de son fœtus. ‹‹ Une femme qui ne suit pas régulièrement les consultations prénatales, il y a un risque de perdre son enfant ou d’avoir un enfant malade ››, insiste le médecin.
En somme, de l’avis du médecin chef à la clinique de l’ANBEF, Dr Aboubacar Hima Bagouari, « une consultation prénatale permet de confirmer l’état de la grossesse, préciser la date de son début pour prévoir le terme et d’évaluer les facteurs de risques liés à cette grossesse ». C’est pour cette raison que le spécialiste de la santé encourage les femmes en âge de procréer à visiter les formations sanitaires et de suivre les conseils des agents de santé, afin de préserver sa santé et celle du futur nouveau-né.
Koami Agbetiafa